Conjoncture

Le climat des affaires encore stable, au plus bas, en juillet

Selon les données de l’Insee publiées le 20 juillet, le climat des affaires s’est globalement stabilisé, en juillet. Le contexte reste toutefois marqué par des inquiétudes face à l’avenir.

(c)Adobestock
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L’indicateur qui synthétise le moral des patrons se maintient tout juste au niveau de sa moyenne de longue période, à 100. Pour le troisième mois consécutif, le niveau de confiance reste stable, par rapport au moins précédent. Cette atonie s’observe dans la plupart des secteurs d’activité : l’industrie (100), les services (102) et le bâtiment (106). Mais elle cache des évolutions contrastées, qui traduisent l’incertitude économique ressentie. L’activité reste en effet, poussive : dans un contexte inflationniste, la baisse de pouvoir d’achat des ménages se répercute sur leurs dépenses de consommation (-0,4% au deuxième trimestre).

Par secteurs, le commerce de détail reprend des couleurs, à 106 l’indicateur affiche une progression de quatre points. Cette amélioration s’explique par l’opinion plus favorable des dirigeants quant aux perspectives générales d’activité du secteur. A contrario, Le commerce de gros subit une détérioration (92 en juillet vs 94 en mai). Cette tendance à la baisse est portée par le pessimisme des chefs d’entreprise quant aux intentions de commandes.

Dans les services, le climat des affaires est favorable dans l’hébergement-restauration. Mais il reste morose dans les activités immobilières, pénalisées par la remontée des taux d’intérêt, qui plombe l’investissement des ménages en logement (- 1,6% au second trimestre) : l’indicateur est stable et reste bien au-dessous de sa moyenne (90). Dans l’ensemble, les chefs d’entreprise des services sont moins confiants que le mois précédent concernant leurs perspectives personnelles d’activité et leur ressenti quant à l’incertitude économique rebondit, note l’Insee.

Dans le bâtiment, l’opinion des dirigeants sur la demande reste hésitante. Compte tenu de leurs effectifs, ils estiment que leurs carnets de commandes leur assurent 8,2 mois de travail, une durée en baisse par rapport au mois précédent et au plus bas depuis janvier 2021. Même tendance dans l’artisanat du bâtiment : « les perspectives d’activité s’assombrissent », note l’Institut dans sa dernière enquête trimestrielle. Les soldes d’opinion concernant tant l’activité passée que prévue diminuent nettement pour repasser sous leur moyenne de longue période. Côté recrutement, si la situation s’améliore légèrement par rapport au mois avril, plus de la moitié (55%) des artisans du secteur, interrogés entre le 26 juin et le 20 juillet, déclarent encore être confrontés à des difficultés.

« Avec des vents contraires qui restent importants, le climat des affaires ne devrait pas s'améliorer sensiblement dans les mois à venir », prévient Sylvain Bersinger, chef économiste du cabinet d’études économiques et de conseil Asterès, dans une note.

Globalement, le climat de l’emploi, se stabilise également : l’indicateur qui le mesure se maintient à 106 en juin et juillet, au-dessus de sa moyenne de longue période. Mais cette stabilité résulte là encore « d’évolutions contrastées dans les grands secteurs d’activités », le solde d’opinion sur l’évolution future des effectifs dans les services (hors agences d'intérim) regressant sensiblement.

Croissance : mieux que prévu, portée par les échanges

La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France a rebondi au deuxième trimestre. Elle atteint 0,5% ( vs +0,1% les trois premiers mois de 2023), selon une première estimation de l’Institut de statistique, publiée fin juillet. Elle a été plus dynamique qu’attendu, tirée par les exportations, (+ 2,6% en volume). Mais le moteur habituel de la croissance, la consommation des ménages, reste en berne. Leurs dépenses ont fléchi de 0,4% au printemps, en particulier dans l'alimentaire (-2,7%), qui recule pour le sixième trimestre consécutif, toujours impacté par l’envolée des prix. Sur le seul mois de juin, toutefois, l'Insee fait état d'un net rebond de la consommation alimentaire des Français (+2,5% après +0,3 ).