LE CONCEPT SÉDUIT DE PLUS EN PLUS

Pour 2020, la Fédération nationale des Boutiques à l’essai table sur 80 ouvertures et 120 communes adhérentes.
Pour 2020, la Fédération nationale des Boutiques à l’essai table sur 80 ouvertures et 120 communes adhérentes.

Nées à Noyon en 2013, elles essaiment désormais sur tout le territoire national. Le concept des Boutiques à l’essai – tester son activité durant au moins six mois dans un local vacant du centre-bourg – s’étend désormais aux quartiers prioritaires de la politique de la ville et aux zones rurales.

Si le concept des Boutiques à l’essai est isarien, il a depuis sa création largement dépassé les frontières de la région, puisqu’il s’étend en France mais également au Canada. « Aujourd’hui, nous voyons plus loin », confirme Olivier Bourdon, le directeur de la Fédération nationale des Boutiques à l’essai créée en 2014. Et si les Boutiques à l’essai rencontrent un tel succès, c’est que le concept répond de l’avis d’Olivier Bourdon à « une réelle demande : depuis 2014, nous avons reçu plus de 600 demandes de communes de toute la France, quarante ouvertures sont prévues cette année et 80 communes vont adhérer à la Fédération en 2018. Vingt communes adhèrent en moyenne chaque année (avec onze communes dans les Hauts-de-France*), la tendance est à la hausse ». Il s’agit pour les communes partenaires de la Fédération – qui les accompagne en leur apportant des outils juridiques, de communication et en les aidant à mettre en place l’opération – de redynamiser leur ville en donnant la possibilité au porteur de projet de tester son activité pendant six mois, renouvelables une fois. Si l’essai est concluant, il peut s’il le souhaite rester dans le local d’une superficie maximale de 60 m². Une opération gagnant-gagnant : le commerçant est entouré d’un réseau de partenaires, bénéficie d’un accompagnement personnalisé, d’un loyer modéré, et d’un prêt d’honneur à 0%. Et les communes peuvent elles lutter contre la vacance commerciale. C’est la raison pour laquelle la communauté de communes de l’Est de la Somme a rejoint l’an passé la Fédération nationale des Boutiques à l’essai : « À Ham, nous avons plus de 10% de vacance commerciale, explique Christelle Devillers, directrice du Développement économique, de l’emploi, de l’insertion, de la formation et du tourisme. Nous devions trouver une solution pour attirer des enseignes, et faire parler de la ville pour inciter des porteurs de projet à s’y installer. » L’appel à candidatures a été lancé en octobre dernier et plusieurs dossiers ont déjà été étudiés, « l’appel d’air a fonctionné, sourit Christelle Devillers. L’opération a attiré le regard sur Ham et nous travaillons en parallèle sur d’autres projets de création, hors Boutiques à l’essai ».

CONCEPT DUPLIQUÉ

« La désertification des centres-villes est une réelle problématique, reprend Olivier Bourdon. Il faut absolument faire vivre les centres-bourgs. La Fédération apporte une réponse parmi d’autres. À Noyon, une vraie dynamique s’est instaurée : nous en sommes à la troisième Boutique à l’essai, ce qui a fait revenir dans le centre dix nouveaux commerçants. »

Fort de son succès, le concept ne se limite plus désormais aux seuls centresbourgs et a été dupliqué dans les quartiers politiques de la ville, avec ” Ma Boutique, mon quartier ” et dans les communes de moins de 2 000 habitants avec ” Mon commerce, mon village”. « Nous sommes actuellement en phase d’expérimentation, sur sept villes de France pour ” Ma Boutique, mon quartier” et six communes de France cette année pour ” Mon commerce, mon village” », dévoile Olivier Bourdon. Si la Fédération nationale des Boutiques à l’essai vient de signer un partenariat avec la région Paca pour la mise en place de 18 Boutiques, le directeur l’assure : « Nous voulons que les Hauts-de-France deviennent leaders du concept. »