LE CROWDFUNDING À L’HONNEUR

LE CROWDFUNDING À L’HONNEUR

Organisé par l’association Financement participatif France et Finance innovation, le CrowdTuesday, accueilli par la Tech Amiénoise, a permis de faire un point sur le financement participatif.

En 2017, ce sont 336 millions d’euros qui ont été collectés en France grâce au financement participatif, soit une hausse de 44% par rapport à 2016. « Il y a eu 4 millions de contributeurs, nous ne sommes pas sur un effet de mode », insiste Claudine Jacob Ternisien, référente de France Financement Participatif dans les Hauts-de-France. Sur les 24 000 projets financés, 3,7% sont issus de la région « alors que nous sommes le 3e territoire français en termes de population », remarque René Dubois, administrateur de France Financement Participatif. « Il y a une vraie marge de progression », ajoute-t-il. Dans la salle, outre quelques représentants d’institutions locales, les porteurs de projets se sont donné rendez-vous. Objets connectés, fish and chips, reprise d’une entreprise de vulcanisation, les profils sont variés. « Je connaissais le crowdfunding pour l’associatif, mais pas pour le côté professionnel. Ça peut être un levier pour mon activité », note Laurent Almy, qui a imaginé la première chaîne Youtube de référencement pour les commerces amiénois. « Concrètement, on offre une minute de publicité gratuite sur la plus grosse plate-forme de vidéo au monde. Je propose aussi des prestations complémentaires comme des reportages », poursuit-il.

DIFFÉRENTES FORMES

Si le don est la forme la plus connue du financement participatif, elle ne représente que 25% des collectes, derrière le prêt (60%) et l’entrée au capital (15%). « Pour le prêt il existe deux modèles : le prêt non rémunéré, où les sommes sont remboursées sans intérêts. Le prêt rémunéré est réservé aux entreprises pouvant présenter deux exercices clos », explique Claudine Jacob Ternisien. Les activités économiques représentent 80% des collectes, loin devant les actions culturelles (10%) et à vocation sociale (10%). Si le premier cercle composé de proches se mobilise en moyenne à hauteur de 30%, le territoire joue un véritable rôle dans le financement de projets. « Cela relève d’une envie de s’impliquer au niveau local, de s’investir, de décider. C’est un moyen de s’exprimer et de redonner un élan à son lieu de vie », souligne Claudine Jacob Ternisien qui insiste également sur l’importance de bien préparer une campagne de crowdfunding, qui est devenu un véritable élément de communication dans certains cas. « C’est un excellent moyen pour créer une communauté et tester son marché. Je me souviens d’une collecte où les utilisateurs faisaient des retours sur le produit, c’était un accélérateur incroyable », raconte François Hesdin, vice-président de la Tech amiénoise.