Le Hub sort de terre

Fin mai avait lieu la pose de la première pierre du Hub, bâtiment dédié à la recherche sur le stockage électrochimique de l’énergie. Il sera livré début 2016 au Pôle sciences de l’université Jules-Verne, rue Saint-Leu à Amiens.

La conférence a été suivie de la pose de la première pierre, en présence des élus.
La conférence a été suivie de la pose de la première pierre, en présence des élus.
La conférence a été suivie de la pose de la première pierre, en présence des élus.

La conférence a été suivie de la pose de la première pierre, en présence des élus.

Le professeur Jean-Marie Tarascon a été missionné par le gouvernement en 2010 pour établir un rapport sur un projet de structuration de la recherche en France dans le domaine du stockage électrochimique de l’énergie. Le scientifique picard a imaginé le Hub. Ce tout nouveau pôle implanté en Picardie permettra de regrouper les principaux laboratoires académiques français et l’expertise de treize industriels et de trois établissements publics (CEA, INERIS et IFPEN) autour d’un secteur clé pour les nouveaux fondements d’une croissance verte. À l’occasion de la pose de la première pierre de ce bâtiment, Mathieu Morcrette, directeur du Laboratoire de réactivité et de chimie des solides (LRCS), a animé une conférence sur le stockage de l’énergie avec Jean-Marie Tarascon, professeur au Collège de France à la chaire chimie du solide et de l’énergie et directeur du Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie (RS2E). Conférence durant laquelle François Orsini, chef UET développement et technologies batterie chez Renault et Denys Gounot, président d’E4V, start-up spécialiste des batteries pour véhicules électriques, sont également intervenus. « Nous sommes tous très intéressés par le Hub, par son environnement scientifique. Grâce à tout cela nous irons vers encore plus de développement. L’existence future de ce Hub est aussi la garantie pour nous d’un haut niveau d’exigence », affirmaient-ils.

Du laboratoire Tarascon au Hub

Créé en 1969, le LRCS de l’université de Picardie Jules Verne, ou laboratoire Tarascon, jouit d’une notoriété internationale. Cet organisme de pointe dispose même, depuis 2002, du label de réseau d’excellence européen. D’ici à 2030, le nombre de véhicules aura doublé et on comptera 9 milliards d’habitants sur terre. Il faudra alors fournir 14TW d’énergie décarbonée. L’alternative, ce sont ces énergies renouvelables. Comment convertir et stocker cette énergie à grande échelle et de façon rentable ? Fondé en 2011 à Amiens par Jean-Marie Tarascon, le réseau RS2E accélère le transfert entre recherche et industrie. Le réseau s’appuie sur des équipements de pré-transfert reçus mi-2014 permettant de tester avec un standard industriel les découvertes fondamentales sur les systèmes d’aujourd’hui (Li-ion, super-condensateurs) et de demain (Na-ion, Li-S, Li-air, batteries organiques…). Ces équipements sont installés dans les locaux devenus exigus du LRCS et prendront une nouvelle dimension avec le futur bâtiment sur 5 600 m². Il regroupera un centre pour la communication, un accueil, des laboratoires, une plate-forme de pré-transfert. Il s’agit d’effectuer des pré-prototypages en évaluant en conditions réelles, la faisabilité et la sécurité des procédés de fabrication de batteries et de super-condensateurs, une première en France! Mais aussi des espaces tertiaires de recherche et de convivialité, des bureaux, un amphithéâtre, ainsi que six studios d’hébergement de chercheurs. L’opération s’inscrit dans une démarche HQE. Le coût de l’opération s’élève à 22 millions d’euros dont 2,5 millions sont apportés par l’État, 4,18 par le conseil départemental et 15,32 par la Région. La cession du terrain par la Métropole quant à elle, pour l’euro symbolique, représente l’équivalent de 400 000 euros. À terme, ce bâtiment doit accueillir 150 personnes dont 75 enseignants-chercheurs permanents pour un rayonnement international.