Le musée de Picardie multiplie les projets ambitieux

Alors qu’il vient de passer la barre des 100 000 visiteurs, le musée de Picardie a dévoilé ses grands projets pour 2024. Au menu notamment : expositions temporaires et acquisition d’une broderie confectionnée au XVIIe siècle par les Ursulines d’Amiens.

Agathe Jagerschmidt-Séguin, Pierre Stépanoff et Pierre Savreux. @Aletheia Press/ DLP
Agathe Jagerschmidt-Séguin, Pierre Stépanoff et Pierre Savreux. @Aletheia Press/ DLP

« 2023 a été une année historique qui a vu le musée de Picardie passer le cap des 100 000 visiteurs » se réjouit, ce 26 janvier, Pierre Savreux, vice-président d'Amiens Métropole délégué à la Culture et au patrimoine. « Cela vient valider notre choix d’investir massivement dans cet équipement culturel majeur », ajoute-t-il. L’occasion de rappeler que 31 millions d’euros ont été mobilisés pour transformer et agrandir le bâtiment.

Des expositions multiples

En 2024, le musée de Picardie accueillera trois expositions temporaires. « Nous avons souhaité diversifier les formats, ne pas proposer uniquement de grands rendez-vous, mais aussi des expositions plus intimes », confie Pierre Stépanoff, directeur du musée de Picardie. Le responsable a ensuite dévoilé l’affiche de l’exposition baptisée Sur la plage impressionniste dans l’œil d’Édouard Manet, qui débutera le 16 mars. À l’occasion des 150 ans de l’impressionnisme, le musée d’Orsay prêtera au musée de Picardie Sur la plage, une toile peinte en 1873 à Berck-sur-Mer.

Une semaine plus tard, l’institution lancera La Somme des préhistoires qui a reçu le label "Exposition d’intérêt national" du ministère de la Culture. « Nous avons vraiment coconstruit cet événement avec Clément Paris de l’Inrap. Il est important de se rappeler que la matière scientifique ‘’Préhistoire’’ est née dans la Somme, entre Abbeville et Amiens », sourit Agathe Jagerschmidt-Séguin, conservatrice et commissaire de l’exposition. Aussi scientifique qu’accessible, ce temps fort racontera l’histoire de nos ancêtres tout en présentant des pièces inédites, comme la Dame d’Amiens.

Le musée lance une levée de fonds pour acquérir une broderie exceptionnelle du XVIIe siècle. @Aletheia Press/ DLP

Début juin enfin, le musée accueillera La fabrique des légendes qui permettra de découvrir le travail de Tereza Lochmann. « Il est fondamental aussi pour le musée de faire confiance aux jeunes artistes », pointe Maya Derrien, conservatrice du patrimoine, responsable des collections art moderne et contemporain.

Une acquisition majeure

Au-delà de cette programmation fournie, le musée de Picardie se lance dans un autre projet de taille : l’acquisition d’une broderie confectionnée au XVIIe siècle par les Ursulines d’Amiens. « Cette œuvre exceptionnelle appartient à un collectionneur privé qui souhaite la vendre. Le musée du Louvre, qui était intéressé, nous a demandé si nous voulions nous porter acquéreur. La réponse est oui » explique Pierre Stépanoff qui souhaite que le grand public puisse s’approprier cette pièce rare.

Pour cette acquisition, qui va nécessiter un investissement de 250 000 euros, le musée de Picardie organise une levée de fonds auprès du grand public et des entreprises locales. « Les premiers retours provenant du monde économique sont très encourageants », assure le directeur de l’institution. Après un dîner de gala qui rassemblera les Amis du musée, une plate-forme numérique sera mise en ligne début février pour récolter les participations.