Le Musée de Picardie utilise les mèmes pour s’adresser aux moins de 26 ans

En cette rentrée, le Musée de Picardie a fait éditer 10 000 sous-bocks à destination des bars et cafés d’Amiens pour rappeler au moins de 26 ans qu’ils pouvaient accéder gratuitement à l’établissement culturel toute l’année. Une initiative qui a rencontré un réel succès.

Au-delà des moins de 26 ans, le musée de Picardie souhaite aller chercher tous les publics pour faire entrer l’établissement dans le quotidien des habitants. (© Aletheia Press / D. La Phung)
Au-delà des moins de 26 ans, le musée de Picardie souhaite aller chercher tous les publics pour faire entrer l’établissement dans le quotidien des habitants. (© Aletheia Press / D. La Phung)

« Nous sommes partis d’un constat : beaucoup de jeunes de moins de 26 ans ne savent pas qu’ils peuvent profiter gratuitement du musée toute l’année. Nous devions leur apporter cette information », explique Pierre Stépanoff, directeur du Musée de Picardie et de la Maison de Jules Verne. « Nous entretenons des liens particuliers avec les étudiants en art et en design, mais nous avons souhaité toucher l’ensemble des jeunes et s’adresser à eux d’une façon différente en les touchant non pas à la fac ou à l’école, mais dans des lieux de loisirs », ajoute-t-il.

Et le musée l’a fait, à partir d’une idée de Karine Laloux de l’agence Karigraphie qui propose d’utiliser les sous-bocks comme vecteur de communication. De là, l’équipe du musée imagine cinq messages différents qui s’appuient sur la culture internet des mèmes.

10 000 sous-bocks imprimés

« C’est une excellente manière d’attirer le regard sur des œuvres présentes au musée. Nous avons décidé d’aller vers de la peinture figurative avec des toiles qui racontent déjà quelque chose », détaille Pierre Stépanoff. À ces images classiques ont été ajoutés des slogans humoristiques tels que « Quand tu fais un before au Musée avant de finir à Saint Leu ».

10 000 sous-bocks ont été imprimés pour la rentrée. (© Aletheia Press / D. La Phung)

Une association qui a immédiatement rencontré un très grand succès aussi bien dans les cafés que sur les réseaux sociaux. « Nous avons eu d’excellents retours notamment des cafetiers qui manquent de sous-bocks et qui étaient heureux d’avoir de si beaux objets », note de son côté Frédéric Desfeuillet, responsable du développement, de la communication et du mécénat au sein du Musée de Picardie et de la Maison de Jules Verne, ravi de voir les commerçants locaux se muer en prescripteurs.

« Il est difficile de mesurer l’impact direct d’une telle action de communication, nous semons des graines pour impulser une envie. Nous travaillons pour l’avenir », pointe Pierre Stépanoff qui, devant la réussite de coup de pub n’exclut pas la possibilité de réitérer l’expérience avec d’autres œuvres et d’autres messages.

Aller chercher tous les publics

Cette initiative s’inscrit dans une stratégie globale. « Nous souhaitons aller chercher tous les publics là où ils sont avec un message simple : vous êtes ici chez vous », confie le directeur du musée avant de faire référence à l’abonnement au musée qui permet aux habitants et aux agents de la Métropole d’accéder de façon illimitée à l’établissement pour 20 euros par an.

Les résidents hors métropole peuvent eux bénéficier d’une offre à 30 euros. « Il faut que ce lieu rentre dans le quotidien des gens, qu’ils s’approprient les œuvres. Pour cela, il faut sortir de l’institutionnel pur » martèle Pierre Stépanoff qui prépare déjà un nouveau projet. « Nous allons faire sortir les icônes du musée », promet-il.