Le Pôle Mobilité du Beauvaisis met en place un service de transport à la demande

Soutenue par le Crédit Agricole et la fondation Transdev, l’association Pôle mobilité du Beauvaisis, véritable guichet unique de la mobilité, acquiert une Skoda Enyaq qui permettra de réaliser un transport à la demande dès septembre.

Conscient des enjeux environnementaux autour de la mobilité, le Pôle n’utilise que des véhicules électriques et sensibilise ses usagers à ces problématiques.  (© Pôle mobilité du Beauvaisis)
Conscient des enjeux environnementaux autour de la mobilité, le Pôle n’utilise que des véhicules électriques et sensibilise ses usagers à ces problématiques. (© Pôle mobilité du Beauvaisis)

Sans voiture, difficile de décrocher un travail. Et sans job, difficile de financer le permis de conduire et un véhicule. C’est pour briser ce cercle vicieux que le Pôle de mobilité du Beauvaisis met en place des actions variées, et ce depuis 2019. « L’association est issue d’une expérimentation, TousMobile, qui s’est déroulée durant quatre ans, à partir de 2016, dans les quartiers prioritaires de la ville de Beauvais », explique Chanez Herbanne, directrice administrative et financière du Pôle de mobilité du Beauvaisis.

L’initiative, qui promeut une mobilité inclusive, soutenue notamment par la ville de Beauvais et l’Ademe, rencontre le succès dès 2016. « En discutant avec les maires des communes de l’agglomération du Beauvaisis, nous avons constaté qu’il y avait quelque chose à faire avec un rayonnement plus étendu », poursuit la responsable. Désormais, l’association accompagne donc un public plus large, des jeunes comme des mères célibataires.

Aussi des zones rurales

« Nous animons, tous les après-midis, des ateliers code de la route gratuits à Beauvais comme dans les mairies de l’agglomération et mettons des véhicules électriques à disposition », illustre Chanez Herbanne. Les apprentis conducteurs ont même la possibilité de se présenter en candidats libres à l’examen du code de la route. En parallèle, l’association dispose d’une flotte de dix scooters trois roues et de 20 Renault Twizy, ne nécessitant pas le permis de conduire. Une mise à disposition qui donne lieu à un bilan mensuel avec le bénéficiaire. « Le but est d’accompagner la personne vers l’autonomie, l’aider à obtenir son permis de conduire ». Problème de compréhension du français, difficultés à financer le permis… tous les aspects sont pris en compte. Le pôle dispose également, depuis 2018, d‘un simulateur de conduite. Un outil très utile pour les personnes ayant raté leur examen de conduite, ou ayant de fortes appréhensions à prendre le volant.

L’association promeut une mobilité inclusive. (© Pôle mobilité du Beauvaisis)

Mais, en étendant son champ d’action à des zones rurales, l’association a été confrontée à de nouvelles problématiques. « Là encore, les maires, avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration, ont soulevé d’autres difficultés de déplacement, notamment concernant les personnes âgées, pour aller, par exemple à un rendez-vous médical », expose Chanez Herbanne. Si des lignes de bus régionales existent, leurs fréquences et leurs horaires ne sont pas adaptés à tous les besoins. Le Pôle de mobilité du Beauvaisis a donc décidé d’acquérir une Skoda Enyaq pour mettre en place un transport à la demande, ou transport rural solidaire. Un investissement de 33 000 euros financé par le Crédit Agricole et la fondation Transdev qui ont offert, chacun, 15 000 euros.

S’étendre encore

Ce service doit démarrer en septembre 2022, sur une dizaine de communes de l’agglomération pour commencer, au tarif de deux euros l’aller-retour. « Transdev propose déjà, sur une partie du territoire, un service de transport à la demande sur une quinzaine de communes. Nous nous sommes donc consultés pour couvrir une zone blanche », précise Chanez Herbanne qui espère rapidement élargir le périmètre concerné.

Et l’association, qui emploie deux salariées, ne compte pas s’arrêter là. « Nous voulons dupliquer le principe du Pôle de mobilité du Beauvaisis sur tout le département de l’Oise », espère la directrice, précisant avoir été contactée par la ville d’Amiens, très intéressée par le travail réalisé par le Pôle. De quoi aider de nombreuses personnes à aller plus loin dans le futur !