Le rendez-vous du volontarisme économique

L’école Ifag Amiens proposait fin février son Positive Day, le premier rendez-vous du volontarisme économique. Une conférence sur le thème de l’économie positive avec Jacques Attali, Virginie Raisson et Thierry Boiron.

Toute l’équipe du Campus Amiens, co-organisatrice de ce premier Positive Day.
Toute l’équipe du Campus Amiens, co-organisatrice de ce premier Positive Day.
Toute l’équipe du Campus Amiens, co-organisatrice de ce premier Positive Day.

Toute l’équipe du Campus Amiens, co-organisatrice de ce premier Positive Day.

L’expérience offerte par Campus Amiens et son école de l’entrepreneuriat, l’Ifag, était pour le moins originale et moderne. L’école avait invité de nombreux chefs d’entreprises, cadres dirigeants et managers pour sa première édition de l’Ifag Positive Day. Il s’agissait de la retransmission en direct sur écran géant de la conférence donnée à l’Ifag Lyon sur le thème de l’économie positive et du volontarisme économique. Les Amiénois participants pouvaient assister aux débats et y prendre part à grand renfort de moyens techniques mis en place par Campus Amiens. Parmi les intervenants de choix, Jacques Attali est venu parler de cette économie dite positive qui est essentielle selon lui et qui prend de l’ampleur. « Toute activité qui travaille dans l’intérêt des générations suivantes est de l’économie positive. Par exemple, ce que vous faites dans cette école, ou ce qui se fait dans une ONG, une commune, une administration. S’il y a 20 ans on s’était occupés comme il faut de l’environnement, la situation climatique n’exploserait pas aujourd’hui. Il y a bien un gouvernement mondial pour le foot, alors pourquoi pas pour le climat ? Et les problèmes sont autrement plus nombreux causés par l’insouciance à l’égard de l’avenir », expose d’emblée l’économiste pour qui l’économie de marché est une illusion et toute forme de contrat non respectée, qu’elle soit avec la société, les politiques, le monde du travail ou même les sentiments. « Nous nous sommes inscrits dans une logique d’instantanéité, de caprice et de déloyauté. Cette apologie de la déloyauté conduit à une société pas positive », poursuit Jacques Attali devant un auditoire très concentré.

« La positivité du monde recule »

Le président de PlaNet Finance a d’ailleurs créé un indice pour mesurer le degré de positivité d’une nation. Au top des pays de l’OCDE figurent les pays scandinaves. La France se situe dans la moyenne, à la 18e place.

Elle se classe 3e pour ses infrastructures mais est 28e en matière de reproduction des inégalités. Les Américains sont pas mal classés à la 11e place. Du côté des pays les moins performants sur les critères retenus, la Turquie, l’Italie et la Grèce sont à la traîne. « Ainsi, la positivité du monde recule, nous sommes de moins en moins intéressés à l’avenir et l’avenir va se venger », affirme l’expert qui pense que l’altruisme est la forme la plus intelligente de l’égoïsme. Il a d’ailleurs proposé une réforme institutionnelle qui transformerait le Conseil économique, social et environnemental en Conseil des générations futures. Virginie Raisson, analyste en géopolitique est également intervenue sur la notion de volontarisme économique. Cela pourrait passer par l’économie de la fonctionnalité. par exemple quand une voiture est partagée elle devient efficace et cela peut s’appliquer à bien d’autres choses.

Pour Thierry Boiron, patron des laboratoires Boiron, l’économie positive est surtout un état d’esprit : « Il faut d’abord privilégier l’information, l’éducation et la prise de conscience. Quand on est dans la conscience notre attitude change. Et l’entreprise est une merveilleuse plate-forme pour cela », conclut-il. « On parvient à y intégrer l’incertitude, la complexité et l’accélération du monde. Une toute petite chose peut faire beaucoup ».