Le show à Beauvais avec les Master Class

200 étudiants, neuf chefs d'entreprise, une estrade, un micro... la salle du Sablier de l'Elispace s'est transformée en un show à l'américaine le temps d'un après-midi, le 6 octobre. Les Master Class ont confronté deux mondes, deux générations... et ils se sont découverts un intérêt commun : innover pour faire face au défi climatique.

Pour la première fois, des Master Class ont été organisées à Beauvais. (c)VK
Pour la première fois, des Master Class ont été organisées à Beauvais. (c)VK

Effervescence à la salle du Sablier de l'Elispace de Beauvais. Assis en tailleur autour de l'estrade, les 200 étudiants (de l'UPJV, d'UniLassalle et Proméo) écoutent les neuf chefs d'entreprise venus raconter l'histoire de leur entreprise mais aussi leur parcours personnel. Puis, ces jeunes posent des questions et participent à des ateliers, rencontrant directement le monde de l'entreprise... un monde qui s'est aussi confronté à une nouvelle génération, guidée par de fortes convictions et débordante d'idées. « Le but est de créer des liens et des ponts entre le monde de l'enseignement et celui de l'entreprise, explique Aymeric Bourleau, vice-président en charge de l'enseignement supérieur et de l'innovation du Beauvaisis. C'est aussi pour montrer le paysage économique ainsi que les belles entreprises installées sur notre territoire. »

Inspiré du modèle anglo-saxon, les Master Classs sont un show entrepreneurial, décontracté et décomplexé. Co-rganisé pour la première fois sur le territoire, par l'Agglomération du Beauvaisis et le Start Lab, ce temps de rencontre original démystifie l'entreprise, ses missions mais aussi le chef d'entreprise lui-même. Car ce dernier pâtit souvent d'une image erronée, par méconnaissance.

Nouvelle génération et nouvelles entreprises

Une rencontre riche tant les chefs d'entreprise ont démontré à quel point ils innovent au quotidien. « Ils ont tous créé et innové pour construire un monde plus durable. [...] Je n'ai qu'une chose à dire : osez! », plaide Frédéric Motte, conseiller régional, dans un discours inspirant. La Brosserie Française, Solitex'Oise, AGCO, Mon Pari Gourmand, Maschio Gaspardo, Klena, Isagri, Launet et MIS, ces neuf entreprises locales ont joué le jeu de cette rencontre et ont réussi à expliquer leur vision mais surtout leurs missions dont le point central est le défi climatique.

200 étudiants étaient présents. (c)VK

Car confrontée à une génération qui grandit dans un monde en bouleversement - ponctué de crises en tout genre - au jugement parfois vif, l'exercice n'était pas simple. Mais il a été efficace. Si ces jeunes ont une responsabilité dans la construction du monde de demain et ont tout à inventer, les entreprises s'impliquent déjà pour impulser ce changement. À l'instar d'Olivier Remoissonnet, dirigeant de la Brosserie Française, entreprise très engagée dans le développement durable. « J'ai toujours pensé qu'on pouvait changer les choses et de l'intérieur. » Comment ? « J'ai gardé le savoir-faire historique en le transposant avec les préoccupations du moment », explique-t-il. Chez lui, cette stratégie s'est concrétisée par une fabrication 100% française et l'éco-citoyenneté.

Casser les codes des anciens modèles, c'est aussi faire évoluer l'entreprise. Chez AGCO, leader mondial dans la conception, la fabrication et la distribution d'équipements agricoles, « donner le pouvoir aux jeunes », comme l'explique Thierry Lhotte, vice-président chez Massey-Fergusson, a été le choix en interne de l'entreprise, qui a fêté ses 175 ans. Mais une entreprise vit dans un environnement. « On ne grandit pas tout seul, on fait partie d'un écosystème », précise-t-il.

Si durant ces Master Class, Stéphane Quiles, directeur de l'entreprise de BTP Launet, a reçu le prix du chef d'entreprise le plus inspirant, tous ont montré le vrai visage de l'entreprise, loin des entreprises du CAC 40 et des grands groupes. Des visages engagés et impliqués qui fondent le paysage économique local.