L’économie sociale et solidaire : et si tout le monde s’y mettait ?

Depuis le 25 octobre, et jusqu’au 30 novembre, c’est le Mois de l’économie sociale et solidaire dans toute la Picardie. Pour la cinquième année consécutive, plusieurs manifestations ont lieu dans la région pour le grand public. Organisé par la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) Picardie, ce Mois est l’occasion de promouvoir une autre façon d’entreprendre…

Le lancement du Mois de l’ESS a été l’occasion de récompenser les lauréats des concours Talents et Talents des cités.
Le lancement du Mois de l’ESS a été l’occasion de récompenser les lauréats des concours Talents et Talents des cités.

 

Le lancement du Mois de l’ESS a été l’occasion de récompenser les lauréats des concours Talents et Talents des cités.

Le lancement du Mois de l’ESS a été l’occasion de récompenser les lauréats des concours Talents et Talents des cités.

Pour l’ouverture du Mois de l’économie sociale et solidaire, le 25 octobre, la Cress, en partenariat avec la BGE Picardie et la ville de Nogent-sur-Oise, a séduit les invités : le Château des Rochers à Nogent-sur-Oise a été le lieu de réception ; une conférence sur l’entreprenariat a été donnée par le conférencier, sociologue, enseignant et créateur d’entreprises coopératives, Michel Adam ; une table ronde a été organisée ; et, pour clôturer la soirée, les prix des concours Talents et Talents des cités ont été remis aux nouveaux entrepreneurs picards.
Cette journée intéressante a donné le top départ à un mois mouvementé dans toute la région. Au total, 24 organismes organisent 36 manifestations diverses (débats, conférences, ateliers, projections de films…) sur tout le territoire picard, avec sept thèmes : consommation bio, déplaçons-nous écolo, protégeons-nous mutuellement, épargnons solidaire, agissons ensemble, entreprenons et travaillons autrement, achetons responsable. « Ce Mois est devenu un moyen de promotion de l’ESS pour la défendre et la faire reconnaître », a déclaré Alain Subts, président de la Cress Picardie, lors de la cérémonie d’ouverture. Car l’économie sociale et solidaire est une autre façon de penser l’économie et chaque acteur est mis en avant lors des manifestations. Ceux qui mettent en pratique cette économie sont les associations, les mutuelles, les coopératives et tout acteur qui met en lien le développement économique et l’utilité sociale. L’économie sociale et solidaire est de plus en plus reconnue, qui plus est dans un contexte où le capitalisme laisse perplexe. « Cette économie existe depuis longtemps mais n’est reconnue que récemment et nous nous inscrivons dans ce mouvement avec l’organisation de ce Mois », explique Yann Joseau, directeur régional de la Cress Picardie. Pour preuve, un ministre, Benoit Hamon, a été nommé délégué à l’économie sociale et solidaire… L’ESS est entrée dans le quotidien.

Une autre approche de l’économie
Délaissant “profit” et “bénéfice” pour les termes de “besoin” et “regroupement”, l’économie sociale et solidaire renverse les codes du système capitaliste. Un organisme qui use de cette économie procède à une gestion démocratique dans laquelle une personne équivaut à une voix, avec un capital et un bénéfice collectifs, et surtout qui « place l’humain et non le profit au coeur du projet », définit le directeur de la Cress.
Alors, les acteurs économiques sont souvent bénévoles ou adhérents pour une même cause. Ces acteurs entreprennent ensemble à partir d’engagements citoyens et pour une utilité sociale comme les coopératives (le capital appartient aux adhérents) ou encore les mutuelles (offre aux membres d’une même branche d’un système d’assurance, comme celle de santé, à partir de cotisations). « Ce sont des gens qui se réunissent pour répondre à un besoin local, résume Alain Stubts. C’est une économie non délocalisable car ce sont des services de proximité et ça c’est très important à l’heure actuelle. »
Le besoin local est évidemment au coeur de l’existence de ces organismes mais c’est aussi d’autres modèles de fonctionnement qui sont mis en avant à travers un grand nombre de structures telles que le commerce équitable, le système d’échange local, le service collectif de proximité. Une économie qui fonctionne pour certaines activités mais qui n’est pas encore le mode de fonctionnement le plus utilisé.