L’entrepreneuriat au féminin

L’entrepreneuriat féminin, un sujet qui a rencontré son public.
L’entrepreneuriat féminin, un sujet qui a rencontré son public.

Durant la 16e édition
du Mois de la création et reprise d’entreprises, Amiens Métropole a souhaité
inscrire le sujet “Entreprendre se conjugue aussi au féminin” au
programme. Un atelier original puisque les témoignages des chefs d’entreprise
étaient illustrés sous forme de saynètes théâtrales.

La table ronde, organisée par Amiens Métropole et Initiative
Somme France Active Picardie (à l’origine du Mois de la création), mardi 15
octobre à l’IAE d’Amiens sur le thème de l’entrepreneuriat au féminin, a attiré
de nombreux jeunes femmes et hommes de tous horizons. Certes principalement des
étudiants en management et en droit mais aussi d’autres créateurs d’entreprise
et experts de l’accompagnement à la création d’entreprise. Tous séduits par la
qualité des témoignages et l’originalité de la présentation, au travers de
sketchs proposés par la Compagnie de l’école des filles de Saint-Riquier. « Je
veux voir le patron, le café qu’on demande à la femme car elle est forcément la
secrétaire, qu’en pense votre mari ? Que fait votre mari ? Vous donnerez ma
carte à votre patron … » Six femmes ont pu réagir à ces scénarios fortement
inspirés de faits réels et partager leurs témoignages de chefs d’entreprises,
et notamment sur les freins réels et personnels que peuvent rencontrer les
femmes en démarche de création. Parmi elles, Margot Servoisier qui vient d’ouvrir
sa propre pâtisserie en centre-ville d’Amiens, les gâteaux de Margot. Elle a pu
décrire à seulement 26 ans un parcours atypique, après une formation supérieure
en management et en finances, elle décide de vivre une reconversion vers la
pâtisserie. De son côté, Marie Traullé, 27 ans, a installé à Amiens, il y a
plus d’un an, son restaurant Mari’né. La jeune femme a délaissé son poste aux
Galeries Lafayette de Paris pour assouvir sa passion de la cuisine.

Autocensure face à la
quête de sens

Daniella Tchana, fondatrice de Be Smart Edu, une prépa
scientifique digitale et Charlotte Nicaise à la tête de Vakom Amiens,
spécialisée dans le conseil en Ressources humaines, ont également donné leurs
avis sur l’autocensure des femmes qui pensent ne pas être capables
d’entreprendre et qui ont tendance à s’orienter vers des « petits » projets, ou
se cantonnent à des sujets types service à la personne. « Les principaux freins
mis en avant par les femmes entrepreneurs sont sensiblement identiques à ceux
des entrepreneurs. Malgré cela, le manque de confiance en soi demeure un frein
trois fois plus important chez les entrepreneures », a pu rappeler Claudine
Jacob Ternisien, directrice d’Initiative Somme France Active Picardie, en
s’appuyant sur les données de l’Observatoire BNP Paribas de l’entrepreneuriat
au féminin. Rachel Larquier, qui elle a fondé RL Vision, une société d’’équicoaching,
raconte : « Malgré plus de 20 ans passés à des postes à responsabilité dans de
grands groupes, j’ai voulu créer mon entreprise pour me sentir plus autonome et
pour donner plus de sens à ma vie. » D’après l’Observatoire, pour six entrepreneures
sur dix, l’entrepreneuriat est une forme d’engagement pour changer la société.