Artisanat

Les bières brassées au miel de Senlis

Après plusieurs années passées à l’étranger, l’isarien Henri Delacommune, de retour sur sa terre natale, a lancé la brasserie de Senlis et ses bières bio au miel.

L’identité de l’entreprise s’appuie sur l’histoire de Senlis, ville royale et médiévale. © Brasserie de Senlis
L’identité de l’entreprise s’appuie sur l’histoire de Senlis, ville royale et médiévale. © Brasserie de Senlis

Shanghai, Dubaï… L’isarien Henri Delacommune a vécu sept ans à l’étranger au cours de sa carrière professionnelle dans le domaine commercial, avant de revenir dans le département. « C’est à Dubaï que mon projet est né. À l’époque, je cherchais un ami avec qui m’associer », explique le fondateur de la brasserie de Senlis, ouverte en mai et qui produit des bières bio au miel.

Une idée qui trouve sans doute ses racines dans le passé du trentenaire, issu d’une famille d’agriculteurs installée près de Senlis. « Mon père est passionné par les plantes. J’avais 14 ans lorsque nous avons déménagé dans le sud de la France, lorsque mes parents ont acheté un domaine viticole. À l’époque je leur ai demandé pourquoi ils ne produisaient pas plutôt de la bière », raconte, avec amusement, Henri Delacommune.

Deux grammes de miel par litre

« Je suis rentré en France en juin 2020 », poursuit le chef d’entreprise, motivé par le désir de se rapprocher de sa famille. Un retour sur sa terre natale qui est aussi l’occasion de concrétiser son projet qui a nécessité 500 000 euros. N’ayant pas trouvé d’associé, il se lance seul : formation, business plan, aspects marketing se succèdent à partir de septembre dernier.

L’identité de l’entreprise s’appuie sur l’histoire de Senlis, ville royale et médiévale. « Au moyen Âge, le miel entrait dans la confection de plats et de boissons haut de gamme », complète le brasseur qui a passé plusieurs mois à rechercher des recettes locales de l’époque à la BNF. « J’ai fait de nombreux tests et j’ai finalement fixé deux grammes de miel par litre. Au-delà, le miel est trop présent en bouche. Cela donne une boisson qui plait même aux personnes qui n’aiment pas la bière habituellement. » Par ailleurs, l’entreprise, sensible aux problématiques environnementales, épaule les apiculteurs en participant au financement de certains de leurs projets.

Une création unique

Pour démarrer, Henri Delacommune s’est appuyé sur une campagne de financement participatif sur la plate-forme Ulule. À la clôture, fin juillet, près de 12 000 euros étaient récoltés pour un objectif initial de 4 000 euros. De quoi démarrer sereinement la production des trois premières gammes : blonde, blanche et ambrée. « Je travaille encore sur la recette d’une bière brune », glisse le brasseur. Des bières plus traditionnelles, sans miel, devraient également voir le jour dont une IPA au premier trimestre 2021.

Pour mener de front la production, la commercialisation et l’aménagement de ses locaux, au cœur de l’ancien quartier militaire de Senlis, l’entrepreneur sait qu’il lui faudra trouver un associé ou embaucher dans les prochains mois. « Un profil de brasseur serait l’idéal. Même si je sais brasser, je suis encore jeune dans le métier ».

Si plusieurs recettes sont encore en cours d’élaboration, l’entrepreneur n’a pas attendu pour lancer une boisson atypique : L’élixir de gelée royale vendu 100 euros les 33 cl. Présentée sous cloche, celée par un cachet en cire, la bouteille de bière blonde interpelle. « Le coût de production est très élevé, ce qui le destine plutôt à être un cadeau. C’est la bière la plus chère de France et, je pense, la cinquième plus chère au monde ». De quoi marquer les esprits et propulser la brasserie sous les feux de la rampe !