Cress Hauts-de-France

Les clubs Busin’ESS resserrent les liens avec les acteurs de l’économie classique

Les clubs Busin’ESS de la Chambre régionale d’Économie sociale et solidaire des Hauts-de-France offrent la possibilité aux acteurs de l’ESS et aux entreprises issues de l’économie classique de se rencontrer, de nouer des liens et de faire naître de nouvelles opportunités.

Julien Cordier, directeur de la Chambre régionale d’Économie sociale et solidaire des Hauts-de-France.
Julien Cordier, directeur de la Chambre régionale d’Économie sociale et solidaire des Hauts-de-France.

« Les clubs Busin’ESS ont émergé en 2014, dans l’Oise, à l’initiative des associations de l’Insertion par l’activité économique. Celles-ci souhaitaient faciliter les rencontres avec les acteurs du secteur adapté comme les ESAT. L’objectif était alors de développer de nouveaux marchés économiques pour mieux accompagner les personnes en insertion ou en situation de handicap », se souvient Julien Cordier, directeur de la Chambre régionale d’Économie sociale et solidaire des Hauts-de-France.

Ces acteurs locaux ont finalement sollicité la Cress pour faire grandir l’initiative et l’ouvrir aux entreprises classiques dotées d’une stratégie RSE. Ce projet a reçu le soutien des Départements de l’Oise et de la Somme. « L’idée était de pouvoir réunir toutes les parties prenantes pour qu’elles puissent travailler ensemble », ajoute-t-il. Devant le succès de ces rencontres, les clubs Busin’ESS ont été déployés sur l’ensemble des Hauts-de-France à partir de 2018.

Aller vers des logiques de filières

Au sein de ces espaces de discussion, les acteurs classiques sont aussi encouragés à pratiquer l’achat responsable. En effet, dans ce type de club, ils peuvent trouver des entreprises adaptées ou d’insertion qui peuvent les aider dans leurs activités quotidiennes.

En 2022, trois clubs ont réuni 112 participants et permis de réaliser 166 rendez-vous d’affaires. « Nous avons conservé les clubs territoriaux où se rassemblaient des acteurs de l’ESS, des entreprises classiques, mais aussi des collectivités. Une fois que ces réseaux se sont installés, les participants ont eu envie d’aller plus loin, d’où la mise en place de clubs filières », détaille Julien Cordier.

En lien avec l’Ademe, la structure régionale travaille sur le réemploi des déchets électroniques et électriques, mais aussi sur l’écomobilité. « L’idée, c’est que les entreprises de l’ESS se saisissent de ça pour en faire des opportunités économiques », pointe Julien Cordier. Ces clubs Busin’ESS filières ont rassemblé 174 participants sur cinq clubs en 2022.

Mobiliser tous les acteurs économiques

Si l’initiative rencontre du succès, mobiliser les entreprises du champ classique demeure un défi. Les achats responsables peuvent être une bonne porte d’entrée, mais la Cress doit encore faire preuve de pédagogie et convaincre de l’utilité de travailler avec l’ESS. « On peut se croiser sur certains enjeux, mais lorsqu’il s’agit d’entrer dans le concret, il est encore difficile de créer ces liens », concède le directeur de la Cress qui évoque une méconnaissance du champ de l’ESS. « On continue à voir l’économie sociale et solidaire comme une économie marginale, de réparation. Alors que les structures peuvent avoir une réelle expertise dans le domaine environnemental ou du numérique. Il ne faut pas avoir une vision restrictive », conclut Julien Cordier.