Les Coopératives jeunesse de services s’étendent à l’ensemble de la région

Organisée dans les locaux de l’auberge de jeunesse d’Amiens, la réunion de présentation a réuni de nombreux acteurs du territoire.
Organisée dans les locaux de l’auberge de jeunesse d’Amiens, la réunion de présentation a réuni de nombreux acteurs du territoire.

Organisée dans les locaux de l’auberge de jeunesse d’Amiens, la réunion de présentation a réuni de nombreux acteurs du territoire.

Cette initiative d’éducation à la citoyenneté économique, déjà testée en 2015 sur la métropole lilloise et le Boulonnais, devrait s’étendre aux départements de la Somme, de l’Oise et de l’Aisne à l’été 2016. 

Créées au Québec, les Coopératives jeunesses de services (CJS) accueillent le temps d’un été des jeunes âgés de 16 à 18 ans pour les familiariser à l’entreprenariat coopératif. Composée d’une quinzaine de jeunes, la CJS propose des services qu’elle doit vendre à des particuliers ou à des entreprises. Une fois ces prestations définies, les jeunes, encadrés par des animateurs, doivent définir le prix de celles-ci, gérer la comptabilité ou encore leur planning, tout en apprivoisant les valeurs de l’économie sociale et solidaire. Le projet, labellisé “La France s’engage”, a été déployé sur des territoires tests comme le nord de l’Hexagone en 2015. L’ambition du réseau “Coopérer pour entreprendre”, de la CRESS, du Comité régional de l’union des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Crajep) et de la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) est d’étendre cette initiative au sud de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie à l’été 2016.

Entreprenariat responsable

« Ce type d’initiative fait partie des outils qui permettront de façonner autrement les champs de l’économie de demain. J’espère que de belles réa
lisations prendront forme en terres picardes ! », a déclaré Slimane Bouraya, président du Crajep Picardie, en guise d’introduction. « Il ne s’agit pas d’un job d’été », insiste Nelly Lechaplain, responsable coordination et développement CJS à “Coopérer pour entreprendre”, avant d’ajouter : « Nous sommes réellement sur un projet d’éducation populaire qui est capable de faire changer le regard porté sur les jeunes en les valorisant. Eux-mêmes s’aperçoivent qu’ils ont des compétences et qu’ils sont capables de mener des projets. » Encadrés par deux animateurs, les jeunes consacrent généralement 300 heures aux différents contrats décrochés, 300 heures pour découvrir la vie coopérative, 800 heures pour la gestion du local, la prospection ou la comptabilité, et enfin 200 heures à la formation.

Projet fédérateur

« Ce projet doit être initié et porté par des acteurs locaux. C’est une initiative complexe qui doit bénéficier d’une approche transversale alliant une logique de territoire et les acteurs liés à la jeunesse », explique Florence Domange, présidente du Crajep NordPas-de-Calais qui a accompagné les deux CJS du Nord-Pas-de-Calais. Une CJS demande une mobilisation de 25 000 à 30 000 euros – salaires des animateurs, soutien d’un parrain jeunesse et d’un parrain économique –, mais selon Benoit Garet, chargé de développement à la collectivité d’activité et d’emploi “Grands ensembles”, il s’agit d’un projet qui « permet aux jeunes d’être des acteurs de l’économie et de ne pas subir un modèle. C’est l’occasion de répondre à une multitude de questions, mais aussi de montrer qu’un autre modèle est possible grâce à l’ESS, que l’on peut construire un autre projet de société », assure-t-il. De février à mai, des comités de pilotage seront formés pour aider à la structuration des projets locaux.

 

Diane LA PHUNG