LES ENTREPRISES ENFIN SOUCIEUSES DE LEURS IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT

L’implication
des
entreprises
dans la
préservation
de l’environnement

dépend de
nombreux
critères,
dont la taille
et le secteur
d’activité.
L’implication des entreprises dans la préservation de l’environnement dépend de nombreux critères, dont la taille et le secteur d’activité.

Les entreprises affichent désormais une certaine prise de conscience quant aux effets de leur activité sur l’environnement. Cet aveu les incite à agir d’autant plus en faveur de l’environnement, qu’a été mis en place d’un cadre législatif coercitif depuis le début des années 2000.

L’implication
des
entreprises
dans la
préservation
de l’environnement
dépend de
nombreux
critères,
dont la taille
et le secteur
d’activité.

Les campagnes de sensibilisation autour de la COP 21, à Paris fin 2015, semblent avoir produit un effet positif sur la prise de conscience des entreprises quant à leurs impacts sur l’environnement. En effet, selon une récente étude de l’Insee, en 2016, « un quart des entreprises reconnaissent spontanément que leur activité a un impact “fort” ou”très fort”sur l’environnement », principalement sur la production de déchets, le changement climatique, la pollution de l’air ou les nuisances sonores. Cette attention incite les entreprises à prendre des mesures en faveur du respect de l’environnement, même si la présence d’une législation contraignante joue aussi beaucoup.

UNE FORTE MAJORITÉ D’INVESTISSEMENTS SPÉCIFIQUES

D’après l’enquête Les entreprises en France, édition 2017 récemment publiée par l’Insee, 86% des dépenses antipollution engagées sont de type spécifique. C’est-à-dire qu’elles « correspondent à des achats de matériels entièrement dédiés à la protection de l’environnement [ne modifiant pas] le processus de production ». Celles-ci visent, dans 46% des cas, un objectif de prévention des pollutions. Mieux, il est encourageant de constater que cette volonté de prévenir plutôt que guérir est en nette progression depuis 2011 (+11 points). Les investissements spécifiques dédiés au traitement ou à l’élimination de la pollution représentent 40% des montants engagés. Les dépenses antipollution peuvent aussi être de type intégré (14%), auxquels cas, elles « correspondent aux coûts liés à l’adoption de technologies propres ». On notera, en comparaison, que la part d’investissements intégrés atteint 45% en Allemagne et 77% aux Pays-Bas. En matière de transition écologique, la France s’est fixée comme objectif de diminuer de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, par rapport au niveau de 1990, au delà de l’engagement européen de -20%, d’ici à 2020.

UNE VOLONTÉ DE RÉDUIRE LEURS IMPACTS…

Afin de diminuer leurs impacts sur l’environnement, les entreprises recherchent prioritairement à réaliser des « économies de moyens dans les processus de production ». En 2016, près de la moitié des entreprises de 20 salariés ou plus déclarent mener des actions pour diminuer l’utilisation de ressources, telles que les matières premières et l’eau. De même, un tiers affirment s’engager pour améliorer leur efficacité énergétique et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Cependant, seulement 18% des entreprises se sont fait délivrer une certification, de type ISO 14001 ou d’un enregistrement européen EMAS. Les entreprises peuvent aussi chercher à diminuer l’impact de leurs produits, biens ou services, tout au long de leur cycle de vie. Ainsi, un quart des entreprises de 20 salariés ou plus déclarent développer des écoproduits. Cependant, là aussi, « seulement 8% des entreprises produisent des biens ou des services certifiés par des écolobels, du type Écolabel européen ou NF Environnement », précise l’Institut de statistique, en particulier dans l’industrie. …

QUI DIFFÈRENT SELON PLUSIEURS CRITÈRES

Au vu des résultats de l’enquête de l’Insee, les comportements des entreprises en matière de protection de l’environnement varient selon leur taille, leur secteur d’activité, ainsi que leur prise de conscience quant à leurs externalités négatives. Ainsi, les plus grandes sont plus sensibles pour gérer efficacement leurs ressources, et aussi plus nombreuses à recourir à des certifications ou labellisations par des tiers. Quant aux secteurs, les entreprises de l’énergie et de l’environnement sont, naturellement, les plus engagées, suivies par celles du transport et de l’entreposage. À l’opposé, celles de l’information et communication sont les moins impliquées. Dans le secteur de la construction, les démarches restent aussi limitées, en raison de la « forte présence de petites unités ». De plus, « à taille et secteur d’activité donnés, les entreprises ayant reconnu lors de l’enquête le plus d’impacts négatifs sont aussi celles qui prennent le plus de mesures de protection de l’environnement », précise l’Insee. Autre constat, les filiales de groupes affirment s’engager plus en faveur de l’environnement que les entreprises indépendantes, et peut importe qu’elles opèrent sur le marché national ou à l’exportation.