Industrie

Les Établissements Moulins font évoluer le vrac en grande surfaces

ABCD nutrition, au travers des établissements Moulins, a décidé de faire évoluer le vrac en grandes surfaces. L’entreprise, basée à Noyon, voit son projet soutenu par le plan France Relance à hauteur de 550 000 euros.

L’entreprise investit 1,5 million d’euros avec un soutien de France relance de 550 000 euros.  (© ABCD nutrition)
L’entreprise investit 1,5 million d’euros avec un soutien de France relance de 550 000 euros. (© ABCD nutrition)

Alors que la crise sanitaire a impacté une partie de son activité, ABCD nutrition, basée à Noyon, s’apprête à prendre un nouveau virage. Bruno Pierre, président de l’entreprise, a l’habitude d’anticiper les évolutions de consommation. Dans les années 90, il se lance dans la production d’aliments sans gluten. En 2011, l’entreprise est la première à proposer du vrac en GMS (grandes surfaces spécialisées). Aujourd’hui, elle a décidé de faire évoluer ce concept, appuyée pour cela par France Relance. Le 6 mai dernier, Michaël Chevrier sous-préfet à la relance de Clermont, en charge de la relance économique dans l'Oise, et Jean-Paul Vicat, sous-préfet de Compiègne, ont visité le site de Noyon, l’occasion de présenter officiellement ce projet.

Méfiance des consommateurs

« Nous avons deux métiers, explique Bruno Pierre. Le sans gluten avec Guaranted Gluten Free (GGF) et Les Établissements Moulins qui proposent des produits bio : pains, céréales pour le petit-déjeuner, le vrac en grandes surfaces… ». Mais avec l’arrivée du Covid, les clients ont éprouvé une certaine méfiance en ce qui concerne le vrac. De leurs côtés, les enseignes ne disposaient pas toujours des effectifs nécessaires pour réapprovisionner. Résultats, les ventes ont fortement chuté.

« Au-delà de la crise sanitaire, je crois que le vrac tel qu’il est, a atteint une fin de cycle, constate Bruno Pierre. Nous travaillons donc depuis un an et demi sur un nouveau modèle. » Sur un marché très concurrentiel, le secret est de mise, un brevet a d’ailleurs été déposé il y a un mois. Mais le dirigeant explique tout de même : « Nous voulons éviter les risques alimentaires liés à ce mode de distribution. Nous abandonnons donc les silos en plastique. »

1,5 million d’investissement

Pour se faire, il est nécessaire de modifier la ligne de production située sur le site des Établissements Moulins à Novillers. « Nous investissons 1,5 million d’euros avec un soutien de 550 000 euros de France Relance », précise Bruno Pierre. Un projet ambitieux qui nécessitera donc de changer également les équipements dans les magasins. Et pour accompagner cette transformation, un chef de projet marketing et commercialisation a été recruté il y a quelques semaines.

Une phase de tests précédera le déploiement effectif, prévu au second semestre. L’entreprise qui compte 170 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros, espère ainsi rattraper rapidement le retard causé par la crise sanitaire sur ce segment et capter, à terme, des parts de marché supplémentaires.