Les Hauts-de-France prêts à « reconstruire » l’Ukraine

Le 9 novembre dernier, dans les locaux de la CCI Hauts-de-France, une réunion d’information et de sensibilisation s’est tenue sur la reconstruction de l’Ukraine. La région et ses entreprises ont un rôle à jouer. Les opportunités sont bilatérales.

Etienne Mourmant, Laura Marzouk, Philippe Hourdain, Pierre Heilbronn et Philippe Beauchamps, sont convaincus que les entreprises des Hauts-de-France ont une place à prendre dans la reconstruction de l'Ukraine. © Aletheia Press/E.Chombart
Etienne Mourmant, Laura Marzouk, Philippe Hourdain, Pierre Heilbronn et Philippe Beauchamps, sont convaincus que les entreprises des Hauts-de-France ont une place à prendre dans la reconstruction de l'Ukraine. © Aletheia Press/E.Chombart

Et si les Hauts-de-France participaient à la reconstruction de l'Ukraine ? Si la guerre n'est évidemment pas terminée, la région a bien l’intention de se saisir du dossier. « On a 700 entreprises qui font partie de la communauté du Canal entreprise qui sont informées pour répondre aux appels d’offres. On veut utiliser la même méthode pour participer à la reconstruction de l’Ukraine, présente Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France. Je suis persuadé que nous serons importants dans ce dispositif. »

Ces deux territoires sont liés depuis longtemps, notamment par leur histoire industrielle. L’Ukraine est surtout connue en France pour son industrie céréalière, mais le pays concentre des compétences en métallurgie, en construction, en transformation… «Dans le Pas-de-Calais, nous avons reçu des familles après le début de la guerre. Sur les 1 100 ukrainiens accueillis, 850 sont restés. Ils ont une force de travail immense, c’est un plus pour nos entreprises», salue Etienne Mourmant, consul honoraire d’Ukraine pour les Hauts-de-France et dirigeant de PME.

Opportunité bilatérale

Alors bien sûr la guerre n'est pas terminée, et peut être loin de l'être. Mais l’Ukraine voit loin et ouvre les bras aux entreprises de la région. Le pays est en pleine croissance, son PIB devrait être à +1% en 2023 contre -29,5% en 2022 selon Business France. «Les travaux ont repris sur 75% des chantiers lancés avant la guerre et près de 200 nouveaux projets de construction ont démarré récemment», démontre Romain Desthieux, directeur de Business France en Ukraine.

Les possibilités sont donc larges pour nos entreprises. «Il y a beaucoup de similitudes entre nos régions, il y a un potentiel industriel énorme ici, confirme Mykola Lukashuk, chef du conseil régional de Dnipropetrovsk. Notre région a très envie de travailler avec les entreprises des Hauts-de-France.» Une opportunité bilatérale qui permettrait à l’un de reprendre l’activité du pays grâce à des forces vive, à l’autre de se développer ou d’y sous-traiter une activité. «Si des entreprises veulent s’installer ici, nous sommes prêts à vous donner notre soutien et vous aider à vous développer, c’est une win-win stratégie.» complète Mykola Lukashuk.

« Les autres pays n’attendent pas »

Certains ont déjà franchi le pas. «Les sociétés nordistes Néo-Eco et Flipo nous ont fait comprendre qu’il y avait des opportunités là-bas, qu’il fallait montrer leur savoir-faire et que c’est important pour leur développement» raconte François Decoster, vice-président de région en charge de la culture, du patrimoine, des langues régionales et des relations internationales. «Les autres pays n’attendent pas pour investir et s’implanter là-bas, il faut réagir» insiste Philippe Beauchamps, conseiller régional délégué au financement des entreprises.

Au-delà du développement, s’engager en Ukraine donnerait un rayonnement international à toute entreprise. Les acteurs nationaux et européens sont présents pour soutenir ces projets. Bpifrance et l’Etat assurent le risque, qui reste présent en Ukraine aujourd’hui : 95% d’un investissement qui serait détruit par un missile ou un drone seront pris en charge.