Les machines spéciales de Dobigny assurent soudure et rivetage

Créée en 1973, l’entreprise familiale Dobigny conçoit et produit des machines spéciales de soudure et de rivetage pour les équipementiers de l'automobile au Mesnil-en-Thelle. Et elle s'adapte avec la crise des matières premières. 

Valérie Segond et Thomas, un jeune apprenti, devant une machine en cours de conception. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Valérie Segond et Thomas, un jeune apprenti, devant une machine en cours de conception. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Si le secteur de l'automobile vit une petite révolution avec le passage progressif du moteur thermique au moteur électrique, il existe des acteurs de la filière qui n'en sont pas particulièrement perturbés. C'est le cas de l'entreprise Dobigny au Mesnil-en-Thelle.

La société produit des machines et outillages de soudure et d'assemblage pour les équipementiers, sous-traitants du secteur. Un travail sur mesure pour répondre à des besoins très précis. « Nous produisons des machines dites spéciales. Nos clients nous envoient une définition numérique de la pièce à assembler, et nous concevons et produisons la machine qui convient », explique Valérie Segond, la dirigeante de l'entreprise.

Une clientèle fidèle et régulière

Ayant pris en 2004 la succession de son père, le fondateur de la société, la cheffe d'entreprise dispose aujourd'hui d'une équipe qualifiée de onze personnes. « Un gérant n'est pas grand-chose sans ses équipes », souffle-t-elle, tout en se désolant des difficultés rencontrées pour embaucher. D'ailleurs, elle a également fait le choix d'externaliser une partie du travail. Pour l'usinage de pièces de série, par exemple, mais aussi pour le volet ingénierie. Pas de bureau d'étude au sein de l'entreprise, elle préfère faire appel à des indépendants qui, bien sûr, travaillent en étroite collaboration avec le directeur technique. Un moyen, notamment, d'éviter de faire peser sur l'entreprise le poids d'une équipe à temps plein.

« Ça fonctionne bien comme cela », sourit Valérie Segond, qui a réalisé un chiffre d'affaires de deux millions d'euros en 2021. Une année pourtant difficile, lors de laquelle Dobigny a subi le contrecoup des confinements de 2020, avec un peu moins de commandes de la part de ses clients. Mais, depuis, la machine est repartie. « Nous travaillons quasiment toujours avec les mêmes clients », se félicite la cheffe d'entreprise. En effet, chaque nouveau véhicule apporte son lot de nouvelles pièces à souder ou à riveter. Et donc le besoin de machines sur-mesure associées. « C'est rare que les équipementiers se resservent d'une machine pour un autre véhicule. Sur chaque véhicule, les pièces sont différentes. »

Les machines spéciales conçues et fabriquées au Mesnil-en-Thelle sont envoyées aux équipementiers automobiles partout dans le monde. (© Aletheia Press / B.Delabre)


Un carnet de commandes chargé

Le carnet de commandes de Dobigny, qui profite de sa proximité avec les équipementiers pour s'imposer face à la concurrence étrangère, est donc plein. « Nous ne sommes pas très gros, et donc nous sommes flexibles. Nous pouvons nous adapter aux demandes de nos clients », argumente Valérie Segond.

Et ce, même si la hausse du prix des matières premières, et surtout les difficultés d'approvisionnements, notamment en électronique, compliquent la donne ces derniers mois. Bien sûr, la production annuelle évolue au gré des commandes. « Nous adaptons vraiment notre demande en fonction de nos clients, notre volume de production peut donc varier d’une année à une autre », note la dirigeante. Elle estime toutefois à 100 à 150 le nombre de machines et outillages qui sortent de ses ateliers chaque année et sont expédiés partout dans le monde.