Innovation

Les manches antibactériennes, une solution innovante pour le milieu hospitalier

Deux étudiants de l’Université de technologie de Compiègne ont participé au James Dyson Award. Leur projet : développer une solution innovante et commercialisable de manches antibactériennes pour les soignants.

Les manches sont antibactériennes et remontent jusqu'aux épaules. (c) C. Vercoor & J. Raynaud)
Les manches sont antibactériennes et remontent jusqu'aux épaules. (c) C. Vercoor & J. Raynaud)

Le risque zéro n’existe pas... mais on peut essayer d'y tendre. C'est en tout cas la politique menée par les hôpitaux notamment dans la lutte contre les infections nosocomiales. C'est pour cela que les soignants sont contraints de porter des blouses à manches courtes, pour éviter la transmission de bactérie par les vêtements et pour permettre au personnel de se désinfecter les avant-bras régulièrement.

Seulement, il y a un hic. « Nous avons vite remarqué en allant sur le terrain que l’hiver ou même l’été quand il y a la clim, les soignants ont froid avec leurs blouses à courtes manches », révèle Corentin Vercoor, étudiant à l’Université de technologie de Compiègne. Avec sa coéquipière, Jeanne Raynaud, il mène un projet de recherche autour de cette problématique. « Ils cherchent des solutions. Par exemple, ils mettent des surblouses, mais ce n’est pas une solution pérenne. Nous avons donc voulu les aider à résoudre ce problème », explique le jeune homme.

Corentin Vercoor et Jeanne Raynaud sont étudiants à l'UTC (c)C. Vercoor & J. Raynaud)

Cyclisme et protéine du lait

La solution trouvée par les deux étudiants est la suivante : une paire de manches qui va jusqu’à l’épaule et qui est antibactérienne. Confortable pour les soignants, elle protège efficacement les patients. « Cette paire de manches ressemble aux manches des cyclistes. Le tissu est composé de caséine, une protéine que l’on retrouve dans le lait et qui a des vertus antibactérienne. Ce qui est essentiel aussi pour nous, c’est que cette paire de manches est compatible avec le système de blanchisserie en place dans les hôpitaux », développe Jeanne Raynaud.

Cette solution innovante n’aurait peut-être jamais vu le jour sans le concours annuel du James Dyson Awards. « En novembre 2020, on a décidé de participer au concours du James Dyson Award. De là, il nous fallait trouver une idée d’objet innovant qui réponde à une problématique sociétale, qui soit réalisable et commercialisable, précise Corentin Vercoor. Il est vrai, qu’avec la covid-19, les difficultés du monde hospitalier ont été mises en lumière, on a donc décidé de s’y pencher nous aussi. »

Finalistes nationaux du James Dyson Award

Une fois l’idée dégotée, sept à huit mois de recherches ont été nécessaires. Un travail de longue haleine pour ces deux jeunes encore en étude. « Pour avancer, on s’est basé sur les études scientifiques de l'ENSAIT [ndlr: École nationale supérieure des arts et industries textiles]. C’est vrai que ça a été un travail éprouvant, avec des nuits blanches, mais on est très fier de ce que l’on a réussi à accomplir, raconte la jeune femme. Au 30 juin 2020, le dossier était complet. Des photographies, des schémas, des comptes rendus de travail de terrain. »

Le travail a payé : les deux étudiants sont finalistes nationaux du concours. Ils attendent à présent les résultats des phases internationales. « Être finalistes nationaux, c’était inattendu. Ça m’a fait plaisir dans le sens où quand on est étudiant, on ne sait pas ce que l’on vaut. Là c’est un vrai bonheur de savoir que l’on sait mener un projet qui plait de A à Z », se réjouit Jeanne Raynaud.