Coopératives d’Activité et d’Emploi

Lutter contre les défaillances, grâce à la sécurisation des parcours professionnels

Le 28 novembre dernier, la CCI Hauts-de-France organisait un événement, pour inciter les entrepreneurs à sécuriser leurs parcours professionnels et ainsi lutter contre les défaillances. Durant la soirée, les Coopératives d’Activité et d’Emploi, ont été mises en avant.

Le 28 novembre dernier, la CCI Hauts-de-France imaginait comment sécuriser un parcours entrepreneurial. © Aletheia Press/E.Chombart
Le 28 novembre dernier, la CCI Hauts-de-France imaginait comment sécuriser un parcours entrepreneurial. © Aletheia Press/E.Chombart

C’est un record historique. En 2022, l’INSEE a recensé la création d’un million d’entreprises. Parmi elles, 61% sont détenues par des micro-entrepreneurs. «Suite à la crise liée à la Covid-19, de nombreuses personnes ont souhaité se lancer dans l’entrepreneuriat. C’est pour cela que la création atteint un chiffre record, introduit Philippe Beauchamps, conseiller régional délégué au financement des entreprises, avant de poursuivre. C’est très bien, ça créait de la valeur sur notre territoire, mais les projets ne sont pas toujours mûris.»
De ce fait, face à ces chiffres encourageants, se trouve une autre réalité : en un an, un tiers de défaillances supplémentaires ont été recensées. «Les entrepreneurs ne pensent pas toujours à sécuriser leurs parcours professionnels. Ils veulent avant tout concrétiser leurs idées» poursuit Aurélie Vermesse, présidente de la CCI Grand Lille. Ainsi, sécuriser son parcours professionnel serait l’une des clés de réussite. C’est pourquoi, la CCI Hauts-de-France a organisé, le 28 novembre dernier, une table-ronde sur la sécurisation des parcours entrepreneuriaux dans un monde “en transition”. Ce soir-là, les Coopératives d’Activité et d’Emploi, ont été mises en avant.

Sécuriser pour éviter les défaillances

Emily Lecourtois, présidente de la CAE (Coopérative d’activité et d’emploi) Grands Ensemble, a donc pris la parole : «L’entrepreneur qui lance sa SARL ou sa microentreprise est seul. En revanche, si le dirigeant décide de faire partie d’une coopérative d’activité et d’emploi, il devient un salarié libre d’entreprendre.» En effet, au sein de la CAE, tous les entrepreneurs sont des salariés, qui mettent en place leurs projets et qui se partagent des moyens communs comme : des experts-comptables, des gestionnaires paye, des protections sociales. «C’est sécurisant, et en plus, ça permet de rompre contre l’isolement des dirigeants» renchérit Emily Lecourtois. Pour profiter de tous ces avantages, les entrepreneurs garantissent reverser 12% de la marge brute de leur entreprise à la coopérative.
Ce modèle a séduit Tiphaine Fatou, fondatrice des Herbes Folles, une entreprise qui propose des ateliers de sensibilisation sur le climat et la gestion des déchets. «Si j’ai décidé de faire partie de la CAE Grands Ensemble, c’est parce que je me sentais en sécurité pour lancer mon projet, sans devoir créer une entreprise avec un quelconque statut. La coopérative, c’est mon filet de sécurité.» En 2019, la jeune femme a ainsi pu tester son activité au sein de la CAE et investir dans un camion aménagé roulant au biogaz pour proposer ses services, aussi, en zone rurale. «J’ai fait l’erreur de quitter la CAE pour monter une EURL. Je ne le referais plus, car cela m’a valu une liquidation. Une fois la procédure terminée, je me relance dans une coopérative» conclut la jeune entrepreneuse. La sécurisation pour lutter contre les défaillances, Tiphaine Fatou y croit.