MAIRES DE LA SOMME, UN CONGRÈS SUR FOND D’INQUIÉTUDES

« Comment les communes peuvent-elles continuer à exister après les pertes de compétences qu’elles ont subies ? », s’inquiète Jean-Claude Billot, le président de l’AMF 80.
« Comment les communes peuvent-elles continuer à exister après les pertes de compétences qu’elles ont subies ? », s’inquiète Jean-Claude Billot, le président de l’AMF 80.

Le Congrès des maires de la Somme, organisé par l’Association des maires de la Somme (AMF 80), se déroulera le 16 mars prochain à Mégacité Amiens. Au cœur des débats : l’avenir de la commune, dernier service public de proximité.

Après la traditionnelle assemblée générale ordinaire qui se déroulera en début de matinée, les participants du Congrès découvriront le guide Le maire et les ERP, présenté par le colonel Bertrand Vidot, directeur départemental, et le lieutenant-colonel Rémy Weclawiak, chef du groupement Prévention des risques du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) 80. Le géné- ral Didier Fortin – commandant adjoint de la gendarmerie Hautsde-France et commandant de gendarmerie départementale de la Somme – interviendra lui sur le thème “La gendarmerie au contact de nos concitoyens”. « Dans le secteur de Bernaville a été dé- ployée une Brigade de proximité, avec des gendarmes qui retournent au contact des commerçants et habitants. Une enquête a été lancée en accord avec la gendarmerie pour en mesurer l’accueil auprès de la population. Si elle est concluante, le dispositif sera étendu à d’autres communes samariennes », explique le maire de Ferrières et président de l’AMF 80 Jean-Claude Billot.

QUEL AVENIR ?

Mais le temps fort de cette journée sera sans conteste le débat de l’après-midi portant sur l’avenir de la commune, « c’est le dernier porteur des services publics de proximité, affirme Jean-Claude Billot, et le maire l’unique interlocuteur de nos concitoyens pour répondre à leurs questions. Mais comment les communes peuventelles continuer à exister après les pertes de compétences qu’elles ont subies ? », s’inquiète-t-il. La baisse des dotations, toujours pas digérée par les élus locaux, sera également au cœur du débat notamment animé par Philippe Laurent, secrétaire général de l’AMF et président du Conseil supérieur de la Fonction publique territoriale (FPT). « L’État a annoncé 10 milliards d’euros de baisse, pour atteindre au final 13 millions, avec comme funestes conséquences la baisse des investissements pour les collectivités et la diminution du nombre de contrats aidés, ce qui a été catastrophique dans les écoles des communes de moins de 500 habitants. Cette coupe drastique, fruit d’une décision unilatérale, est un énorme problème, même si certaines communes ont pu bénéficier du soutien de la préfecture qui a alloué 53 contrats aidés aux plus petites d’entre elles », explique Jean-Claude Billot.

SORTIR DES POSTURES CLIVANTES

Sans compter que les communes doivent également faire face à la suppression progressive de la taxe d’habitation, « l’État entend récupérer 1,5 milliard d’euros auprès des bailleurs sociaux pour refinancer l’APL, et les Comités de bassin vont se voir délester de 400 millions d’euros, alors qu’ils injectent 1,85 milliard d’euros dans des projets locaux et génèrent 5 milliards d’investissements sur le territoire. De quoi sera fait demain ?, s’interroge le président de l’AMF 80, relayant l’inquiétude d’une grande partie des édiles locaux. Nous ne sommes pas en opposition avec l’État, nous lui reprochons juste de prendre des décisions sans nous consulter. Les maires militent en faveur d’une République forte et vivante, mais il faut arrêter de stigmatiser les élus, ne pas céder à des discours populistes et sortir des postures clivantes. N’oublions pas que nous sommes des acteurs bénévoles de la démocratie. Prévoir, c’est gouverner, les maires sont en permanence dans l’opérationnalité, et œuvrent pour le futur pour plus de performances, que ce soit pour l’éducation ou la santé. » Tournés vers l’avenir, les maires réfléchissent notamment aux moyens d’inventer l’école de demain et d’attirer des médecins pour lutter contre les déserts médicaux, en lien avec l’Ordre des médecins, en lorgnant du côté d’initiatives existantes dans d’autres départements avec des médecins ayant le statut de salarié.