Hauts-de-France : malgré la crise conjoncturelle, la filière bio se pérennise

Le salon Naturabio s’est tenu à Lille jusqu’au 26 novembre et a accueilli près de 140 acteurs de la bio. Malgré la crise qui touche la  filière, le salon a dénombré 20 nouveaux exposants.

10 000 personnes étaient attendues pour la vingt-deuxième édition du salon Naturabio à Lille. © Aletheia Press/E.Chombart
10 000 personnes étaient attendues pour la vingt-deuxième édition du salon Naturabio à Lille. © Aletheia Press/E.Chombart

Sur les trois jours de salon, Naturabio attendait près de 10 000 visiteurs. L’évènement bio, du bien-être et de l’habitat sain revient chaque année à Lille Grand Palais pour présenter les acteurs de la filière de la région et d’ailleurs. Cette vingt-deuxième édition comptait 140 exposants, dont 20 petits nouveaux. Parmi eux, KimKam, une entreprise qui réemploi le CBD pour le bien-être corporel, ou encore Shogga qui fabrique des concentrés de gingembre bio. De bons chiffres pour cet évènement qui s’inscrit pourtant dans une période compliquée pour la filière.

Comme ailleurs, le pouvoir d’achat dans les Hauts-de-France étant très impacté par l’inflation, les consommateurs se redirigent vers le discount, qui atteint désormais 5% des débouchés de consommation à domicile, et délaissent les produits bio. Par ailleurs, « la région est très peuplée donc les terres agricoles se font plus rares. Il est encore plus difficile qu’ailleurs de ramener une agriculture biologique ici », analyse Stéphane Brichet, président d’A Pro Bio, association regroupant les acteurs bio des Hauts-de-France.

Seulement 3% de surface agricole utile 

Cette crise conjoncturelle touche particulièrement les points de ventes de magasins bio qui essuient une baisse d’activité de 8,6 points au niveau national. En un an, entre 2021 et 2022, les Hauts-de-France ont perdu 6 magasins bio et ont vu diminuer de 3% leurs surfaces agricoles utiles consacrées à la bio. « Au total, l’année dernière, 73 entreprises - distributeurs et transformateurs de bio - sur les 1607 ont disparu dans la région, c’est une baisse inédite. On a un rôle à jouer pour lutter contre cela », complète Stéphane Brichet. En parallèle, les produits estampillés «AB» se font également plus discrets dans les GMS. « C’est près de 60 m2 en moins dans certains magasins », souligne le président d’A Pro Bio.

Multiplier les opportunités

Pour pallier ces difficultés, A Pro Bio liste plusieurs solutions. A commencer par la restauration collective qui représente un vrai moteur en région. « La loi Egalim doit permettre d’avoir 20% de bio dans les assiettes du collège, lycée, ou encore des hôpitaux… aujourd’hui, c’est 7%. C’est une piste très forte pour accélérer », illustre Stéphane Brichet.

Les salons sont aussi une opportunité. Tout comme la future campagne de communication qui sera lancée par A Pro Bio au printemps 2024, ou encore plus récemment, la création de la première bière bio collaborative 100% Hauts-de-France. «Nous avons procédé à un brassin collectif avec cinq brasseries locales pour faire rayonner la filière dans les Hauts-de-France et soutenir nos agriculteurs, leur prouver que le marché de la bière est en pleine expansion et qu’il y a des choses à faire» détaille Alban Decoster, membre du conseil d’administration d’A Pro Bio, gérant de la Brasserie Moulins d’Ascq, qui entend structurer davantage la filière.