Montataire : AkzoNobel investit cinq millions d’euros

Créé en 1792 au Danemark, le groupe néerlandais AkzoNobel, spécialisé dans les peintures et revêtements, est implanté à Montataire. Sur ce site, cinq millions d’euros ont été investis pour créer une unité de différenciation tardive de peinture.

Frédéric Guetin, président directeur général d’AkzoNobel France. (© AkzoNobel)
Frédéric Guetin, président directeur général d’AkzoNobel France. (© AkzoNobel)

Ça bouge chez AkzoNobel. Le fabricant de peinture néerlandais, dont le siège français est situé à Montataire, multiplie les annonces depuis quelques semaines. Pour poursuivre le développement du site isarien, l'entreprise a en effet investi cinq millions d’euros. « Grâce à cet investissement, nous créons une unité de différenciation tardive de peinture », explique Frédéric Guetin, le PDG de la filiale française du groupe.

Une machine fabriquée sur mesure pour l’industriel afin d’augmenter sa flexibilité et qui devrait être opérationnelle dans 18 mois. Cinq à sept recrutements pourraient suivre.

Abaisser le seuil de rentabilité

Le site de Montataire, de 24 hectares, est en activité depuis 1947 (alors sous le giron de l’entreprise Levis) et compte 450 salariés. Spécialisé dans les peintures décoratives, il produit plusieurs marques dont Dulux Valentine. « Jusqu’à présent, nous réalisions des séries d’au moins 2 000 unités », précise Frédéric Guetin. Mais le seuil minimum de rentabilité, qui prend en compte le temps d’arrêt de la chaîne de production pour son nettoyage, va bientôt être abaissé. Cette évolution de l'outil industriel s'accompagne aussi d'un volet environnemental. « Nous avons investi un million d’euros pour recycler par nanofiltration toutes nos eaux blanches », cite, à titre d’exemple le PDG de la filiale française.

À Montataire, sur le site de 24 hectares, 450 personnes sont regroupées. (© AkzoNobel)

Cet investissement important, doublé aujourd'hui d'une enveloppe de 15 M€ orientée sur le site de Pamiers en Ariège, démontre en tout cas l'intérêt du groupe néerlandais pour son site de l'Oise et pour le marché français en général. AkzoNobel y compte sept sites dont quatre de production et pas moins de 120 points de vente. « Si nous avons été choisis, c’est que le marché français a besoin de beaucoup de couleurs », poursuit Frédéric Guetin.

Le marché français en ligne de mire

Et globalement le marché se porte plutôt bien, boosté par les confinements, bien que les Français soient de « petits » consommateurs. « Ils renouvellent leur intérieur, en moyenne tous les sept ou huit ans, et se concentrent sur les meubles. À la différence des Anglais qui le font tous les quatre ans, en privilégiant les peintures, note encore le PDG d'AkzoNobel France. À Montataire, nous produisons annuellement 45 millions de litres de peintures, destinés, à égalité, au marché français et européen. »

Et, comme un symbole, c'est désormais un Français qui a pris la tête du groupe AkzoNobel et qui gère donc les 32 800 employés à travers le monde (dont 1500 en France), et les 9,6 milliards de chiffre d'affaires. « Ce 1er novembre, Français Grégoire Poux-Guillaume a succédé au belge Thierry Vanlancker à la tête de notre groupe », note avec le sourire, Frédéric Guetin.

Si le PDG France est confiant en l’avenir, il n’élude pas, cependant, les fortes difficultés soulevées par l’augmentation des coûts des matières premières et de l’énergie. « La grande question est de savoir si la peinture ne va pas devenir un produit de luxe… »

AkzoNobel en France

L’histoire du Néerlandais AkzoNobel, spécialisé dans des peintures et revêtements, a débuté en 1792 au Danemark. En France, le groupe est implanté sur sept sites dont quatre de production à Montataire, donc mais aussi à Dourdan (91, peintures industrielles), Limoges (87, marquage adhésif) et à Pamiers (09, peintures aéronautiques). Le site ariégeois, acquis en 2019, va bénéficier de 15 millions d’euros à Pamiers en Ariège pour accroître de 50% les capacités de production.