« Naël & Camélia » : une marque de montre made in Oise

Sofiane Aliane a créé, il y a un an sa marque de montres, Naël & Camélia. Originaire des quartiers de Creil, se lancer dans l’entrepreneuriat a été un long parcours pour le trentenaire.

Sofiane Aliane a lancé sa marque de montres en ligne. (c)Aletheia Press / B.Delabre)
Sofiane Aliane a lancé sa marque de montres en ligne. (c)Aletheia Press / B.Delabre)

« En quittant mon emploi d’agent de sécurité, au début de l’année, j’ai pris le risque de ma vie », constate Sofiane Aliane, qui a lancé, il y a un an sa marque de montres, Naël & Camélia, vendue en ligne. Le trentenaire installé à Villers-Saint-Paul, a senti la nécessité de se consacrer à plein temps au développement de son activité qui a déjà débouché sur 250 ventes. Le jeune entrepreneur, s’il a débuté avec peu de moyens, 10 000 euros, est animé d’une forte détermination et un véritable souci de la qualité.

Xavier Niel comme modèle

« Mon fournisseur est celui de grandes marques. Plutôt que de vendre mes montres à 150 euros, je veux les proposer à 50 euros pour qu’elles soient accessibles à tous », souligne Sofiane Aliane, qui, grâce à une formation en horlogerie, a dessiné les aiguilles de ses dix modèles. « Toutes proportions gardées, je veux prendre exemple sur Xavier Niel, qui avec Free, a bouleversé les forfaits téléphoniques au début des années 2000 ».

Les deux hommes ont d’ailleurs un point commun. Xavier Niel et Sofiane Aliane ont fréquenté Creil dans leur jeunesse. Pour autant, même s’ils avaient eu le même âge, ils auraient eu peu de chances de se croiser. Car le créateur de Naël & Camélia a grandi dans « les quartiers ». Une expérience de vie qui a marqué son parcours. « Ce secteur d’activité, c’est un vieux rêve ! Quand j’étais jeune, j’achetais des fleurs comme cadeau, car je ne pouvais pas payer des bijoux », sourit Sofiane Aliane.

La gamme de monde se complète notamment par quelques bracelets. (c) Aletheia Press / B.Delabre)

Son origine a souvent sonné comme un handicap même s’il refuse tout apitoiement. « Ma mère, qui était femme de ménage, est tombée malade et j’ai voulu l’aider financièrement. J’ai arrêté l’école à 15 ans. Pourtant, j’aimais l’école et j’étais doué », se souvient-il. Suivront des années de galère à enchaîner des emplois difficiles et mal payés. « Mais je ne voulais pas subir la situation, j’étais persuadé que je ferai autre chose, cela m’a fait tenir ».

Une histoire aussi familiale

Une motivation qui l’éloigne de la délinquance. « Il y a des enfants qui font n’importe quoi parce qu’ils sont perdus. Ils ont besoin d’un but. C’est pour eux que je témoigne », rebondit Sofiane Aliane. À 18 ans, il décroche un CDI comme agent de sécurité à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

Il lui faudra une dizaine d’années pour se former et économiser la somme nécessaire pour se lancer. « Les banques ne m’ont pas suivi. Mais si des structures sont aujourd’hui intéressées, je serai heureux d’échanger avec elles, glisse l’entrepreneur. Pauline, ma femme, m’a beaucoup aidé lors des prises de décisions, elle a aussi vécu les privations pour mettre de l’argent de côté ». La décision d’utiliser les prénoms de leurs deux enfants pour nommer l’entreprise apparaît presque comme une évidence.

Aujourd’hui, l’entrepreneur prépare la sortie d’un nouveau modèle et travaille sur la communication, il compte, notamment, s’appuyer sur de futures collaborations avec des influenceurs. Pour ouvrir, un jour peut-être, une boutique. « C’est mon but ! », conclut, avec détermination, Sofiane Aliane.