« Notre rôle est clairement de défendre la place des professions libérales ! »

« Notre rôle est clairement de défendre la place des professions libérales ! »

Le 18 juillet dernier, Jean-François Demiautte était élu premier président de l’Union nationale des professions libérales Hauts-de-France, pour un mandat renouvelable de trois ans. L’ancien président de l’UNAPL Picardie dévoile pour Picardie La Gazette les objectifs et priorités de l’UNAPL régionale.

Picardie la Gazette : Pouvez-vous rappeler les missions et fondamentaux de l’UNAPL ?

Jean-François Demiautte : L’UNAPL a été admise il y a 20 ans à la Commission nationale de la négociation collective pour représenter les professionnels du secteur libéral. Au niveau national, ce ne sont pas moins de 67 syndicats qui sont adhérents de notre Union, représentatifs de l’ensemble des professions libérales, divisées en trois grandes familles – Droit, Technique et cadre de vie et Santé. Et pour se mettre en conformité avec le nouveau découpage régional, nous avons regroupé les UNAPL Nord-Pas-de-Calais et Picardie pour créer une nouvelle entité, l’UNAPL Hauts-de-France. Cette fusion a été réalisée en étroite collaboration avec nos homologues nordistes, le président de l’UNAPL Nord-Pas-de-Calais, le docteur Michel Letellier, est d’ailleurs 1er vice-président de cette nouvelle instance. C’était une volonté conjointe, de respecter l’équilibre entre les deux régions via les mandatures.

P.L.G. : Quel est précisément le rôle de l’UNAPL Hauts-deFrance ?

J-.F.D. : Clairement, de défendre la place des professions libérales ! D’où nos représentations au sein d’instances diverses telles que l’Urssaf, la CPAM, la Caf ou encore le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser). Nous avons à cœur de faire entendre la voix des libéraux, et de faire respecter les spécificités de nos professions. C’est notamment la raison pour laquelle l’UNAPL est membre de l’Union des entreprises de proximité (U2P) composée également de la Capeb, de la Cnams (qui représente les entreprises de fabrication et de services), la CGAD, qui regroupe elle les entreprises alimentaires de proximité, et de la CNATP (entreprises des Travaux publics et des paysages) en qualité de membre associé. La vocation de l’U2P, dont je suis le 2e vice-président, est de défendre les entreprises de proximité, mais aussi les TPE et PME, avec des représentants au sein de l’ensemble des instances paritaires. Au-delà de participer aux négociations entre organisations d’employeurs et de salariés, l’U2P est consultée par le gouvernement, et en capacité d’interpeller ce dernier sur des questions de fond.

P.L.G. : Justement, quelles sontelles ?

 J-.F.D. : Plusieurs grands chantiers attendent nos professions, et nos points de vigilance à l’égard de l’action gouvernementale sont nombreux. En premier lieu, nous serons extrêmement attentifs à la mise en place et application du prélèvement des impôts à la source, les professions libérales ayant des revenus fluctuants d’une année sur l’autre. Nous ne sommes pas contre ce prélèvement, mais là encore, il faut tenir compte des spécificités de nos métiers, et engager des négociations. Les professionnels du secteur libéral ont souvent l’impression qu’on les met de côté… Nous allons également être attentifs à la réforme des cotisations sociales et à la hausse annoncée de la CSG pour 2018 [ndlr : le gouvernement prévoit de remplacer les cotisations salariales maladie et chômage par une augmentation généralisée de la CSG dès 2018]. Une fois encore, nous voulons que soit garantie l’équité pour les professions libérales, et que certains professionnels puissent bénéficier de baisses de charges équivalentes à celles prévues pour les salariés, ce que nous avons demandé au gouvernement qui n’a jusque-là pas proposé de mesures compensatoires concrètes. Nous ne remettons pas en cause la décision de l’État, mais cette baisse devrait se faire en deux temps… Enfin, nous ne voulons pas, avec la dérèglementation de certaines professions voulue par l’Europe, que certaines de nos activités deviennent des “sous-professions”, il s’agit de préserver la qualité de nos services, de nos compétences, et du sérieux de nos métiers.

P.L.G. : D’où l’importance de la représentativité de l’UNAPL que vous évoquiez plus haut…

 J-.F.D. : Exactement, et l’UNAPL Haut-de-France fait appel aux bonnes volontés pour que nous puissions obtenir plus de sièges au sein de ces instances. Être mieux représenté permet de facto d’être mieux entendu… Nous devons remobiliser les volontaires, et la création de l’UNAPL Hauts-de-France participe de ce dynamisme. Il y a en région près de 68 000 entreprises libérales, c’est un nombre conséquent, mais les professionnels ont l’impression que s’ils sont utiles à la population, ils ne sont pas assez écoutés. Ce qui ne veut pas dire pour autant que nous n’avons pas une oreille attentive de la part des institutionnels.