« Nous allons arriver, pour certaines collectivités, dans une impasse »

À quelques jours du Congrès des maires de l’Oise, organisé à Bresles le 8 octobre, Alain Vasselle, président de l'Union des maires de l'Oise (UMO), revient sur ce rendez-vous bousculé par l’actualité. Interview.

Alain Vasselle, président de l'UMO. (c)VK
Alain Vasselle, président de l'UMO. (c)VK

Quelle est la thématique retenue pour cette journée ?

Alain Vasselle : Nous avions initialement choisi « zéro artificialisation nette des sols ». Mais nous avons finalement décidé d’aborder l’actualité du moment au travers de « la transition écologique ».

C’est un sujet brûlant pour les municipalités…

Aujourd’hui, les coûts des énergies flambent de tous les côtés, que ce soit le gaz, le fuel, ou encore l’électricité. Ce qui pèse sur les budgets des collectivités au travers de l’éclairage public, du chauffage des bâtiments… Cela a un impact sur les finances. Or, le président de la République, pendant sa campagne, avait annoncé qu’il demanderait aux collectivités un effort supplémentaire sur la maîtrise de leur dépense de fonctionnement. Avec l’objectif, dans les cinq années qui viennent, de diminuer ces dépenses de 10 milliards d’euros. Dans le même temps, il décide de revaloriser le salaire des fonctionnaires de 3,5 points et leurs retraites de quatre points. Nous allons subir un effet ciseaux, lié d’une part à l’augmentation des charges et, d’autre part, à la diminution de nos recettes. En effet, la dotation globale de fonctionnement n’a pas la même dynamique que nos dépenses !

Quelles sont les conséquences ?

Nous allons arriver, pour certaines collectivités, dans une impasse. Il y aura alors un risque d’une progression des dettes si l’on veut maintenir le niveau d’investissement. Il faudra demander un effort supplémentaire à nos concitoyens. L’autre solution est de renoncer à certains investissements programmés.

Abandonner des projets, est-ce la solution ?

Ce n’est pas sans conséquence pour l’économie puisqu’entre 72 et 75% des investissements publics en France sont réalisés par les collectivités locales. Cela va certes, peut-être, contribuer à mettre un frein à la progression de l’inflation, mais nous allons retomber dans une dynamique plus faible de notre économie. Et cela provoquera des difficultés pour certaines entreprises.

Comment avez-vous choisi d’aborder cette problématique ?

Le temps fort sera une table ronde sur ces questions à laquelle nous avons invité plusieurs spécialistes. Je souhaite que l’association des maires de France soit représentée pour entendre nos inquiétudes et pour nous dire quelles initiatives elle prend face à cette situation. Des organismes tels que SE60 seront là pour prodiguer des conseils aux communes en termes de diagnostic sur le manque d’isolation des bâtiments publics, les travaux à faire, les aides financières.

Dans ce contexte, les énergies renouvelables vous apparaissent-elles comme une solution ?

Les communes peuvent investir dans le photovoltaïque, et certaines n’ont pas attendu pour le faire. En ce qui concerne les éoliennes, il y a débat. Dans l’Oise, nous sommes saturés. De plus, il faudrait que pour le consommateur en énergie, il y ait des retombées positives…