Noyon : L'Apithérapie peut prévenir les maladies respiratoires

À Ville, Le Jardin de Beyla développe des cosmétiques à base de miel issu de ses propres ruches. Parce que les abeilles possèdent de nombreuses vertus, la société souhaite créer l'activité « L'Apithérapie », une médecine douce et alternative, agissant en préventif pour renforcer et booster l’organisme, grâce à un procédé d'inhalation de l'air des ruches. Une campagne de financement participative est lancée pour soutenir ce projet ambitieux.

Sophie Encev utilise les bienfaits de ses ruches.
Sophie Encev utilise les bienfaits de ses ruches.

Sophie Encev, chimiste et apicultrice amatrice, développe et fabrique ses propres cosmétiques 100% naturels à base de miel, cire et propolis, depuis deux ans. À la tête du Jardin de Beyla, cette passionnée des abeilles, convaincue des bienfaits de la nature, n'utilise pas de produits de chimique et prône le bien-être animal.

Avec ses 19 ruches et ses 1,5 million d'abeilles l'été, elle a déjà fabriqué neuf produits (gommage, baume à lèvres, shampoing solide, déodorant, huile de massage, masques visage, crème). Des produits testés par un toxicologue, et déposés auprès de l'ANSM, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. « Je travaille uniquement de la matière brute, non transformée et non déshydrogénée, précise Sophie Encev. C'est 100% naturel et de qualité alimentaire. J'ai même des clients qui cuisinent avec mon gommage coco-miel. » Deux projets sont en cours d'élaboration : un dentifrice et un démaquillant.

Un projet pour prévenir les maladies respiratoires

Cette entrepreneuse déterminée aux mille idées veut aller encore plus loin, toujours grâce aux produits de la ruche. Elle souhaite développer une médecine douce et alternative, déjà reconnue dans le monde entier : l'Apithérapie. Des études scientifiques en Ukraine ont pu expliquer l’importance de l’air des ruches pour la santé dans des indications particulières et, en France, certains apiculteurs utilisent déjà cette méthode. Grâce à l'inhalation de l’air des ruches, il est possible d'obtenir des actions de prévention contre l'asthme, les insomnies ou encore certaines allergies.

Elle possède 19 ruches.

Comment ? Dans la ruche, les abeilles ont un langage chimique, un comportement entièrement inscrit dans leurs gènes. Ainsi, des molécules volatiles sont libérées en permanence. Durant la période du couvain, c'est-à-dire au moment de la ponte des œufs, une molécule est particulièrement libérée, le methyl palmitate, dont les effets sont maintenant bien connus car une molécule retrouvée dans la Ventoline, par exemple.

Selon les études, le methyl palmitat produit dans les ruches a un pouvoir anti-inflammatoire égal aux médicaments stéroïdiens, en un mot la cortisone ou ses dérivés. « Des asthmatiques faisant une cure d’air des ruches au printemps et une à l’automne sont quasiment en rémission toute l’année, note-t-elle. J'en fais moi-même l'expérience. » Ainsi, ce mécanisme d'action - par l’inhalation de l'air des ruches - permettrait d’éliminer, au moins temporairement, la cause génétique du déclenchement de la crise d'asthme par exemple. Les facteurs environnementaux à l’origine de ces crises n’auraient donc plus de prise.

Une campagne participative

Concrètement, l'Apithérapie de Sophie Encev prendrait la forme d'un chalet, relié par un tuyau jusqu'à la ruche, permettant ainsi d'inhaler, durant une séance de 30 mn, cette molécule miraculeuse, d'avril à septembre. « Elle permet la dilatation des bronches, explique-t-elle. Ce qui permet d'agir en prévention sur les maladies chroniques respiratoires ou tout simplement agir sur le bien-être. »

Pour mener à bien ce projet, Sophie Encev, suivie par l'incubateur I-Terra, a lancé une campagne de financement participatif, dont l'objectif est d'atteindre 10 500 euros, afin de financer son premier chalet prototype. « Cela permettrait de financer les panneaux solaires, le chalet, la ruche, l'essaim, la batterie et le prototype de respiration », note-t-elle.

Le prototype est prévu au début de l'année 2024 pour une mise en service en 2025.

Participer au financement participatif.