Objectif 2050 pour la neutralité des industriels : la CCI et GRDF sensibilisent et accompagnent

Ce 6 octobre, la CCI Hauts-de-France et GRDF ont organisé un webinaire sur la décarbonation. L’entreprise isarienne Etex a témoigné à cette occasion.

Le site d'Auneuil d'Etex Fance produit 48 millions de m² de plaques de plâtres par an. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Le site d'Auneuil d'Etex Fance produit 48 millions de m² de plaques de plâtres par an. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Vingt-sept ans pour devenir vert et totalement décarboné. L’objectif a été annoncé et les industriels s’y préparent au mieux. Pour les aider dans cette transition, la CCI Hauts-de-France et GRDF se sont associés, durant un webinaire, ce 6 octobre. « À la CCI, nous sommes 25 personnes mobilisées sur cette thématique, au Conseil régional 40, nous sommes présents pour épauler les industriels », souligne Mathieu Barbaud, directeur Rev3 des Hauts-de-France. La transition est déjà en cours pour la plupart des industriels, mais d’ici 2050, il reste encore beaucoup à faire.

« L’énergie est une pierre, mais elle ne suffira pas pour construire une économie décarbonée. Il reste le volet de la mobilité, à transformer également. Cela se réfléchit dans la globalité », explique Florian Jacquemart, responsable efficacité énergétique chez GRDF. Le chargé énergétique précise que même si les prix se sont stabilisés, entre 40 et 50 euros le prix du mégawattheure, l’électricité reste quand même deux à trois fois plus chère. La situation est telle que les entreprises décident d’accélérer d’elles-mêmes leur transition.

Quelles solutions mettre en place ?

Les panneaux photovoltaïques, l’achat de machines plus performantes ou encore la pose d’un sous-compteur, les solutions sont multiples. Et des entreprises ont ouvert la voie ces dernières années. À l’image d’Etex, spécialisée dans la fabrication d’éléments en plâtre pour la construction, basée à Auneuil. « Nous avons lancé, en 2018, une démarche afin d’obtenir la certification ISO 50 001, une norme internationale pour améliorer notre performance énergétique et ainsi réduire nos émissions de dioxyde de carbone et nos coûts », raconte Cédric Monatte, directeur industriel régional de l’entreprise.

Un challenge ambitieux puisque l’entreprise, qui est dans le top 3 des entreprises les plus consommatrices de gaz en Picardie, concentre 60% de sa facture d’électricité sur son atelier de séchage. « Nous avons une grosse consommation de gaz sur notre site, c’est l’une des trois matières premières dont nous avons besoin, affirme Cedric Monatte. Alors, pour mesurer toutes ces données plus précisément, nous avons fait appel à Axegide, qui a installé huit sous-compteurs dans l’usine pour 65 000 euros. »

Un pari réussi

Deux ans plus tard, Etex lance un projet qui s’élève à près de 28 millions d’euros d’investissement. Soutenu en partie par France Relance, celui-ci a pour objectif d’accélérer la sobriété énergétique de la société qui fabrique 50 millions de m² de plaques de plâtre par an. « Le projet "Eco Energy" nous a permis de remplacer notre séchoir qui avait plus de 50 ans », souligne le dirigeant. Il est remplacé par un équipement nouvelle génération.

Ce modèle dernier cri a donné un coup de boost à l’entreprise. « Nous avons réduit de 20% notre facture de gaz et donc nos émissions de dioxyde de carbone, mais notre capacité de production a aussi augmenté de l’ordre de 10% par jour ! », renchérit Cedric Monatte. Ce séchoir sera, notamment, équipé d’échangeurs capables d’utiliser la chaleur issue de la vapeur d’eau produite par une chaudière thermique qui brûlera près de 35 000 tonnes de déchets. « La chaudière produira 110 GWh par an, et permettra d’alimenter ce séchoir. À terme, elle nous permettra de passer à une énergie issue à 80% de la vapeur d’eau à 20% du gaz. » Un système d’économie circulaire qui pourrait inspirer d’autres industriels dans les départements et la région.