Dans l'Oise, Oceans’Arise crée une enceinte subaquatique unique

La start-up, créée il y a deux ans, a le vent en poupe. À l’origine lancée pour réaliser des répulsifs sonores pour les poissons prédateurs, Oceans’Arise a développé une enceinte subaquatique capable de diffuser de la musique.

Oceans’Arise pourrait être amenée à collaborer avec la société Music Care, qui crée des suites de sons relaxant dans le cadre de massages acoustiques. (c) Adobestock
Oceans’Arise pourrait être amenée à collaborer avec la société Music Care, qui crée des suites de sons relaxant dans le cadre de massages acoustiques. (c) Adobestock

Écouter de la musique en étant immergé est quelque chose qui nous semble impossible, pourtant, la start-up Oceans’Arise, basée à Cuise-la-Motte, propose une enceinte capable de diffuser du son sous l’eau. À l’origine, la société a été créée il y a deux ans pour répondre à une problématique lancée par l’Ifremer, l’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer.

Il s’agissait de lutter contre les dangers causés par des poissons qui mettent en péril les parcs conchylicoles. « On y a répondu en créant une enceinte acoustique sous-marine innovante qui émet des ondes basses fréquences et sert de répulsif contre les prédateurs, raconte Pierre Brisson, président d’Oceans’Arise, avant d’ajouter : C’est un enjeu économique important, puisqu’un banc de daurades royales peut détruire jusqu’à 100 tonnes de récolte. On espère commencer la vente l’année prochaine. »

Un prototype qui va aller encore plus loin, puisque les trois ingénieurs et co-fondateurs, Jean-Dominique Polack, professeur à La Sorbonne, Pierre Brisson et Yoann Flavignard, docteurs en acoustique, ont par la suite créé une enceinte subaquatique.

Entendre sous l’eau comme dans l’air

Dans la piscine, en vacances, il reste compliqué d’entendre correctement sous l’eau quelqu’un, au bord du bassin, qui tente de nous parler, à moins de crier fort. Afin de résoudre ce problème, Oceans’Arise propose un système qui permet d’écouter, par exemple de la musique, en immersion sous l’eau comme si on était dans notre salon. « On propose de la qualité avec une bande de fréquence audible qui va de 50 Hertz à 15 000 Hertz », note le président.

Oceans’Arise a disposé d’une subvention de 90 000 euros par la région Hauts-de-France et la BPI en septembre 2021 pour sa R&D et le recrutement de deux ingénieurs. (c) Ocean s’Arise

De quoi ouvrir des perspectives dans de nombreux domaines, notamment sportifs : les nageuses d’une équipe de nation synchronisée pourront ainsi écouter le morceau de musique pendant qu’elles exécutent leur programme ; les coachs pourront donner des conseils à leurs nageurs en temps réel… Cependant, mettre une enceinte sous l’eau avec des nageurs impose forcément une série de tests. Test d’acoustique, de fiabilité, ainsi que des vérifications sous le contrôle d’un huissier.

Bénéfique pour la relaxation ?

Le prototype doit passer encore quelques phases de tests, notamment deux concerts subaquatiques à la piscine de Couloisy, l’un mi-octobre, l’autre mi-novembre. 50 à 75 nageurs seront conviés pour expérimenter une diffusion de musique sous l’eau. En parallèle, Oceans’Arise continuera le développement de son produit, notamment autour de son étanchéité, son autonomie...

Dans les douze mois qui viennent, la start-up travaillera également à multiplier les usages de ce haut-parleur aquatique. « Il faudra voir si notre enceinte peut permettre un massage thérapeutique. À quelle fréquence cela relaxe le mieux ? On demandera alors à des kinésithérapeutes, des médecins, des physiothérapeutes, ce qui pour eux va permettre de soulager/ relaxer un patient, à quelle température de l’eau, avec quelle musique, etc. » Pour passer cette étape, Oceans’Arise espère lever 500 000 euros d’ici la fin de l’année.