Planète PME se tourne vers l’international

Les PME devront-elles se déployer à l’international pour survivre, dans le contexte de croissance atone annoncé par l’Insee ? Sur le salon Planète PME, à Paris, les petites entreprises sont encouragées à prendre le large.

Planète PME se tourne vers l’international

Hors de l’export, point de salut ? Lors de la 10e édition de Planète PME, salon professionnel, organisé par la CGPME, qui s‘ouvrait à Paris, le 28 juin, le thème de l’international était incontournable. Au-delà du bilan global calamiteux du commerce extérieur français (70 milliards d’euros de déficit), la situation des PME sur ce front n’est pas brillante : le nombre de petites et moyennes entreprises exportatrices diminue : elles n’étaient plus que 88 000 à exporter en 2011, contre 100 000 quelques années auparavant, d’après le baromètre KPMG présenté lors du salon. Et la grande majorité de ces entreprises exportatrices ne s’adressent qu’à un ou deux pays. Or, les prévisions de croissance atone du marché intérieur tout récemment présentées par l’Insee ( +0,4% du PIB en 2012) devraient inciter les PME à ne pas compter sur l’Hexagone pour développer leur activité, mais à rechercher d’autres marchés.
Sur le salon Planète PME, en plus des acteurs institutionnels comme Ubifrance, agence française pour le développement international des entreprises, plusieurs acteurs économiques portaient cette thématique sur leurs stands. Très présente, la Tunisie a fait campagne pour attirer les PME françaises : la société du pôle de compétitivité de Sousse, proche de Tunis, décrivait ses spécialisations dans l’électronique, la mécanique et l’informatique. La Tunisie peut représenter une zone de production et un marché pour les entreprises françaises, rappelait la plaquette de l’organisme. L’agence de promotion de l’investissement extérieur, FIPA Tunisia, était également sur place, tout comme une banque tunisienne, Attijari Bank, proposant ses services. Le Chef du gouvernement tunisien en personne, Hamadi Jebali, est intervenu lors d’une conférence, sur le salon. « Nous sommes dans une période post-révolutionnaire, nous devons relever des défis de toute sorte. (…) Nos relations (avec la France) sont bonnes, nous voulons les faire fructifier. Nous portons un intérêt à tous les plans, et en particulier à celui des affaires, aux investissements publics et privés. Nous avons un grand espoir de développer ces relations », a-t-il expliqué.

Chine, ou Tunisie ?
La Tunisie n’est pas la seule à tenter d’attirer les PME hexagonales. La Chine aussi était présente sur le salon. « Ce projet est destiné essentiellement à des entreprises françaises », expliquait un promoteur à un visiteur, sur le stand présentant « l’art de vivre, parc français ». Situé en Chine, ce projet urbain combine galerie commerçante thématique – vins, design, mode… – bureaux et logements, restaurants, et même un théâtre : les marques françaises sont invitées à y faire fructifier la « marque France », en s’intégrant dans un ensemble identifié. Quant à la municipalité de Tangshan, située à quelques 150 kilomètres au nord de Beijing, elle avance « dix avantages et opportunités d’investir » chez elle. Parmi eux, une situation géographique stratégique qui permet un déploiement à travers l’Asie. Plus institutionnel, le China international trading exchange center propose des échanges entre professionnels en matière de commerce extérieur.
La thématique de l’international a également été largement traitée sur le salon, à travers plusieurs débats, comme “les aides et les appuis à l’export : comment financer votre projet à l’international ?”, mais aussi, “Tunisie, quelle nouvelle politique et quels projets entre la Tunisie et la France ?”, “comment réussir son implantation au Maroc” ou encore “le projet art de vivre français en Chine à Suzhou” Pour Jacky Lintignat, directeur général de KPMG, présent sur Planète PME, l’international fait partie des « deux ou trois facteurs essentiels de la croissance » pour les PME. Par ailleurs, « une PME sur vingt exporte, et une sur deux qui innove exporte. L’innovation est un sésame pour l’international », diagnostique Christophe Lecourtier, directeur général d’Ubifrance. Parmi les missions fixées par Pierre Moscovici, ministre de l’économie, à la future Banque publique d’investissement (BPI), figurent ces deux objectifs, favoriser l’innovation et le déploiement à l’international des PME.