Pôle emploi : une activité adaptée mais qui continue

Durant cette crise exceptionnelle, Pôle emploi continue d'assurer ses services habituels. Alors que des dispositifs sont mis en place pour les secteurs prioritaires en forte demande de main-d’œuvre durant la crise, les formations et les recrutements, dans l'ensemble, ne sont pas figés pour les demandeurs d'emploi et les entreprises, avec des nouvelles méthodes appliquées.

©Adobestock
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La crise sanitaire actuelle est particulière pour le département de l’Oise : c’est un des premiers foyers principaux de l’épidémie de Covid-19, apparue dès le mois de mars, provocant des fermetures d’entreprises et des arrêts d’activité plus de deux semaines avant le confinement national. Dès le début de la crise, puis dès les premières mesures du Gouvernement, Pôle emploi a réagi rapidement face aux difficultés des demandeurs d’emploi et des entreprises. Dans l’Oise, malgré les locaux vides, les conseillers sont en télétravail* et des rendez-vous sont encore donnés en présentiel pour les personnes en grande précarité sociale ou éloignées des technologies.

Le bilan dans la région Hauts-de-France montre que les services sont toujours actifs, « comme d’habitude, souligne Sabine Préciado, directrice territoriale Oise de Pôle emploi. Nos services continent mais ils sont adaptés et digitalisés dans ce contexte particulier. » Entre le 15 mars et le 16 avril, dans les Hauts-de-France, 75 230 appels ont été enregistrés concernant l’accompagnement des demandeurs d’emploi et 86 460 entretiens d’accompagnement se sont déroulés (nouveaux projets professionnels, techniques de recherche d’emploi à distance, recrutements, etc.) grâce à des conseillers dédiés. Du côté des indemnisations des demandeurs d’emploi, 179 000 dossiers ont été également traités dans la région durant la même période et 4 100 offres d’emploi déposées en un mois. Ces chiffres régionaux sont le fruit des missions de Pôle emploi dans les territoires, renforcées au vu du contexte actuel : l’indemnisation des demandeurs d’emploi, l’accompagnement des demandeurs d’emploi et le recrutement. « Nous avons une démarche pro-active pour les chercheurs d’emploi et pour les entreprises. Nous appelons les personnes qui ont des difficultés pour leur actualisation et nous effectuons des entretiens dématérialisés », continue la directrice territoriale de Pôle emploi.

Des recrutements différents

Malgré une baisse de 60% des offres d’emploi enregistrée dans le département, entre le 02 mars et le 17 avril (la région Hauts-de-France affiche une baisse de 70%), les recrutements perdurent sous d’autres formes, avec une nouvelle dimension qui pourrait présager une nouvelle ère : « Demain ne sera pas comme hier. On constate des nouvelles manières de travailler, les rapports humains changent et nous changerons forcément nos méthodes de recrutement », confie Sabine Préciado.

Les visio-conférences, les entretiens d’embauche téléphoniques, les ateliers numériques collectifs, des conseils personnalisés à distance ou encore les formations dématérialisées constituent les méthodes de travail d’aujourd’hui. Du côté de l’activité générale, les flux d’emploi et de main-d’œuvre ne sont pas au point mort et des opportunités d’emploi sont proposées. Pôle emploi accompagne les entreprises qui ont un besoin urgent de main-d’œuvre mais accompagne celles qui recrutent et qui recruteront demain. « Nous préparerons aussi le déconfinement car des entreprises recrutent actuellement et ont prévu de recruter dès la reprise économique, tout n’est pas à l’arrêt et que ce soit dans les recrutements en urgence ou les recrutements de demain, les entreprises nous font confiance », constate la directrice territoriale.

De nouveaux rapports

Cette confiance accordée est au cœur des enjeux des méthodes de recrutement de demain. Alors que les exigences des recruteurs étaient à leur paroxysme jusqu’au début de la crise, elles sont descendues d’un degré, convaincant les plus dubitatifs sur les autres critères primordiaux : le savoir-être et la motivation. Et dans le même temps, un transfert possible de compétences d’un secteur à un autre. « Nous avons déjà mis en place cette démarche auprès des entreprises, note Sabine Préciado. Recruter sur d’autres critères, avec des méthodes innovantes ou même sans C.V. De nombreuses entreprises sont ouvertes à cela et sont mêmes satisfaites. Mais aujourd’hui, les entreprises qui recrutent dans les secteurs tendus, liés à la crises, doivent recruter dans l’urgence et n’ont pas le choix. Nous faisons généralement les premières sélections. Cette situation va convaincre ceux qui n’y croyaient pas spécialement. »

*Numéros d’appels uniques : 3949 pour les demandeurs d’emploi/ 3995 pour les employeurs.


Une plate-forme de recrutement spéciale Covid-19

Pôle emploi porte l’opération nationale, Mobilisation Emploi, lancée par le Gouvernement. Cette plate-forme rassemble les entreprises qui recrutent pendant la crise, dans les secteurs prioritaires et liés à l’urgence sanitaire : la santé, l’agriculture, l’agro-alimentaire, les transports, la logistique, l’aide à domicile, l’énergie et la télécommunication. Elle est dédiée aux demandeurs d’emploi ou les salariés en activité partielle. Cette plate-forme offre également une garantie des conditions de travail : ces entreprises s’engagent à respecter les règles et consignes sanitaires en vigueur (distanciation sociale, masques, gel hydroalcoolique, etc.). « Aujourd’hui, on parle de ces gestes barrières et des autres conditions sanitaires, les entreprises et les demandeurs d’emploi le savent et le veulent, constate Sabine Préciado. Notre rôle est aussi de protéger les demandeurs d’emploi. » Cette protection sanitaire qui est devenue le premier sujet d’inquiétude chez les salariés. Au total, la plate-forme recense plus de 600 offres dans les Hauts-de-France, dont plus de 120 dans l’Oise. Les demandes passent de l’ouvrier(e) polyvalent(e), à l’aide soignant(e), au préparateur (rice) de commandes, à l’assistant(e) social(e) ou encore à l’aide agricole.