Potenti’elles, un dispositif à destination des jeunes femmes picardes

Julie Millien, cheffe de projet au sein des Apprentis d'Auteuil, basée en Picardie, revient sur l’initiative Potenti'elles, lancée en début d’année. Un dispositif d’information et d’accompagnement des jeunes femmes de 16 à 30 ans dans leur projet professionnel.

Picardie La Gazette : Quelle est la genèse de Potenti'elles ?  Julie Millien : Cette initiative a été lancée suite au constat que nous avons fait, en septembre 2021, avec d’autres dispositifs ciblant les quartiers prioritaires, notamment dans la Somme et dans l’Oise. Nous avons remarqué que les jeunes ne venaient pas forcément vers nous par rapport à leur projet professionnel. Nous avons vraiment voulu aller les chercher en lançant, en mai, trois bus, avec une tournée dans la Somme, une en alternance dans l’Oise et l’Aisne et une troisième du côté de Lens. Cette action a été soutenue par nos bienfaiteurs et des fonds européens. Quels objectifs vous êtes-vous fixés ?  Nous voulons faire découvrir aux jeunes femmes, entre 16 et 30 ans, des métiers genrés "hommes" grâce à des casques de réalité virtuelle. Nous avons ainsi choisi cinq professions en tension : soudeuse, préparatrice de commande, menuisière, cuisinière et tailleuse de pierre. Chaque séance de jeu dure environ sept à dix minutes et propose, au travers d’un avatar féminin, de réaliser des tâches simples : revêtir les équipements de protection individuelle, rabaisser sa visière, souder une pièce par exemple. Les garçons peuvent, évidemment, endosser le casque. C’est aussi une façon de leur montrer que, dans de tels métiers, ils peuvent avoir des collègues femmes. Ludique et innovant, le casque virtuel est un support particulièrement adapté pour proposer un serious game. ©Apprentis d’Auteuil Vous avez également un rôle d’orientation ?  Oui, les binômes de chaque bus aiguillonnent les jeunes qui sont perdus, qui se demandent comment se former, où s’adresser, aident à refaire un CV… Pour cela, deux ordinateurs sont disponibles. Nous aidons également les jeunes diplômés qui ne trouvent pas d’emplois car ils manquent de réseaux. Nous les mettons alors en contact avec des entreprises. Nous recevons également les familles qui se posent des questions sur l’orientation de leur enfant. En pratique comment vous contacter ?  Il n’y a pas besoin de prendre de rendez-vous. Le calendrier des tournées est consultable sur la page dédiée, un QR code, sur les bus, renvoie également à ce site. Il va y avoir une pause cet été, mais nous restons disponibles par téléphone. Les dates à partir de la rentrée seront prochainement renseignées. Quel premier bilan tirez-vous ?  Nous avons reçu 700 jeunes sur les trois tournées et avons accompagné plus spécifiquement 170 jeunes pour une seconde entrevue qui concernait une mise à jour d’un CV, des questions sur une formation… Dans 80% des cas, cela a été positif dans le sens où le jeune a effectivement intégré une formation qualifiante ou non, ou a trouvé un emploi en CDD ou CDI. Quel est le retour des jeunes femmes ?  Les avis sont très positifs. Comme c’est une génération très ouverte d’esprit, elles n’ont pas d’apriori sur ces métiers qu’elles ne connaissent pas toujours d’ailleurs. Ce qui a le plus de succès, c’est préparatrice de commande et cuisinière. Beaucoup disent qu’elles n’imaginaient pas que la cuisine pouvait être une voie professionnelle pour elles. Quelles évolutions envisagez-vous ?  Certains emplacements fonctionnent très bien et nous avons besoin de nous ajuster pour d’autres, trouver un lieu plus proche des jeunes. En septembre, nous proposerons aux garçons des métiers genrés femmes, dans le secteur de l’aide à la personne. Nous présenterons également des métiers d’avenir dans le secteur de l’écologie.
Picardie La Gazette : Quelle est la genèse de Potenti'elles ? Julie Millien : Cette initiative a été lancée suite au constat que nous avons fait, en septembre 2021, avec d’autres dispositifs ciblant les quartiers prioritaires, notamment dans la Somme et dans l’Oise. Nous avons remarqué que les jeunes ne venaient pas forcément vers nous par rapport à leur projet professionnel. Nous avons vraiment voulu aller les chercher en lançant, en mai, trois bus, avec une tournée dans la Somme, une en alternance dans l’Oise et l’Aisne et une troisième du côté de Lens. Cette action a été soutenue par nos bienfaiteurs et des fonds européens. Quels objectifs vous êtes-vous fixés ? Nous voulons faire découvrir aux jeunes femmes, entre 16 et 30 ans, des métiers genrés "hommes" grâce à des casques de réalité virtuelle. Nous avons ainsi choisi cinq professions en tension : soudeuse, préparatrice de commande, menuisière, cuisinière et tailleuse de pierre. Chaque séance de jeu dure environ sept à dix minutes et propose, au travers d’un avatar féminin, de réaliser des tâches simples : revêtir les équipements de protection individuelle, rabaisser sa visière, souder une pièce par exemple. Les garçons peuvent, évidemment, endosser le casque. C’est aussi une façon de leur montrer que, dans de tels métiers, ils peuvent avoir des collègues femmes. Ludique et innovant, le casque virtuel est un support particulièrement adapté pour proposer un serious game. ©Apprentis d’Auteuil Vous avez également un rôle d’orientation ? Oui, les binômes de chaque bus aiguillonnent les jeunes qui sont perdus, qui se demandent comment se former, où s’adresser, aident à refaire un CV… Pour cela, deux ordinateurs sont disponibles. Nous aidons également les jeunes diplômés qui ne trouvent pas d’emplois car ils manquent de réseaux. Nous les mettons alors en contact avec des entreprises. Nous recevons également les familles qui se posent des questions sur l’orientation de leur enfant. En pratique comment vous contacter ? Il n’y a pas besoin de prendre de rendez-vous. Le calendrier des tournées est consultable sur la page dédiée, un QR code, sur les bus, renvoie également à ce site. Il va y avoir une pause cet été, mais nous restons disponibles par téléphone. Les dates à partir de la rentrée seront prochainement renseignées. Quel premier bilan tirez-vous ? Nous avons reçu 700 jeunes sur les trois tournées et avons accompagné plus spécifiquement 170 jeunes pour une seconde entrevue qui concernait une mise à jour d’un CV, des questions sur une formation… Dans 80% des cas, cela a été positif dans le sens où le jeune a effectivement intégré une formation qualifiante ou non, ou a trouvé un emploi en CDD ou CDI. Quel est le retour des jeunes femmes ? Les avis sont très positifs. Comme c’est une génération très ouverte d’esprit, elles n’ont pas d’apriori sur ces métiers qu’elles ne connaissent pas toujours d’ailleurs. Ce qui a le plus de succès, c’est préparatrice de commande et cuisinière. Beaucoup disent qu’elles n’imaginaient pas que la cuisine pouvait être une voie professionnelle pour elles. Quelles évolutions envisagez-vous ? Certains emplacements fonctionnent très bien et nous avons besoin de nous ajuster pour d’autres, trouver un lieu plus proche des jeunes. En septembre, nous proposerons aux garçons des métiers genrés femmes, dans le secteur de l’aide à la personne. Nous présenterons également des métiers d’avenir dans le secteur de l’écologie.

La Gazette : Quelle est la genèse de Potenti'elles ?

Julie Millien : Cette initiative a été lancée suite au constat que nous avons fait, en septembre 2021, avec d’autres dispositifs ciblant les quartiers prioritaires, notamment dans la Somme et dans l’Oise. Nous avons remarqué que les jeunes ne venaient pas forcément vers nous par rapport à leur projet professionnel. Nous avons vraiment voulu aller les chercher en lançant, en mai, trois bus, avec une tournée dans la Somme, une en alternance dans l’Oise et l’Aisne et une troisième du côté de Lens. Cette action a été soutenue par nos bienfaiteurs et des fonds européens.

Quels objectifs vous êtes-vous fixés ?

Nous voulons faire découvrir aux jeunes femmes, entre 16 et 30 ans, des métiers genrés "hommes" grâce à des casques de réalité virtuelle. Nous avons ainsi choisi cinq professions en tension : soudeuse, préparatrice de commande, menuisière, cuisinière et tailleuse de pierre. Chaque séance de jeu dure environ sept à dix minutes et propose, au travers d’un avatar féminin, de réaliser des tâches simples : revêtir les équipements de protection individuelle, rabaisser sa visière, souder une pièce par exemple. Les garçons peuvent, évidemment, endosser le casque. C’est aussi une façon de leur montrer que, dans de tels métiers, ils peuvent avoir des collègues femmes.

Ludique et innovant, le casque virtuel est un support particulièrement adapté pour proposer un serious game. ©Apprentis d’Auteuil

Vous avez également un rôle d’orientation ?

Oui, les binômes de chaque bus aiguillonnent les jeunes qui sont perdus, qui se demandent comment se former, où s’adresser, aident à refaire un CV… Pour cela, deux ordinateurs sont disponibles. Nous aidons également les jeunes diplômés qui ne trouvent pas d’emplois car ils manquent de réseaux. Nous les mettons alors en contact avec des entreprises. Nous recevons également les familles qui se posent des questions sur l’orientation de leur enfant.

En pratique comment vous contacter ?

Il n’y a pas besoin de prendre de rendez-vous. Le calendrier des tournées est consultable sur la page dédiée, un QR code, sur les bus, renvoie également à ce site. Il va y avoir une pause cet été, mais nous restons disponibles par téléphone. Les dates à partir de la rentrée seront prochainement renseignées.

Quel premier bilan tirez-vous ?

Nous avons reçu 700 jeunes sur les trois tournées et avons accompagné plus spécifiquement 170 jeunes pour une seconde entrevue qui concernait une mise à jour d’un CV, des questions sur une formation… Dans 80% des cas, cela a été positif dans le sens où le jeune a effectivement intégré une formation qualifiante ou non, ou a trouvé un emploi en CDD ou CDI.

Quel est le retour des jeunes femmes ?

Les avis sont très positifs. Comme c’est une génération très ouverte d’esprit, elles n’ont pas d’apriori sur ces métiers qu’elles ne connaissent pas toujours d’ailleurs. Ce qui a le plus de succès, c’est préparatrice de commande et cuisinière. Beaucoup disent qu’elles n’imaginaient pas que la cuisine pouvait être une voie professionnelle pour elles.

Quelles évolutions envisagez-vous ?

Certains emplacements fonctionnent très bien et nous avons besoin de nous ajuster pour d’autres, trouver un lieu plus proche des jeunes. En septembre, nous proposerons aux garçons des métiers genrés femmes, dans le secteur de l’aide à la personne. Nous présenterons également des métiers d’avenir dans le secteur de l’écologie.