Fédération régionale des promoteurs immobiliers

Promotion immobilière, les chiffres sont en berne

Jean-Michel Sède, président de la Fédération régionale des promoteurs immobiliers (FPI) et directeur général de Loger Habitat, fait le point sur une année difficile dans les Hauts-de-France.

Jean-Michel Sède, président de la Fédération régionale des promoteurs immobiliers. © Aletheia Press/L.Péron
Jean-Michel Sède, président de la Fédération régionale des promoteurs immobiliers. © Aletheia Press/L.Péron

Alors que l’année s’achève, Jean-Michel Sède, président de la Fédération régionale des promoteurs immobiliers (FPI) et directeur général de Loger Habitat, fait le bilan. « Je ne vais pas vous mentir, cette année, les chiffres ne sont pas bons, introduit-il. Il y a un an, nous alertions sur le manque de terrains disponibles pour construire. Ce problème n’est toujours pas résolu. Et à cela, vient s’ajouter la raréfaction des investisseurs et donc la baisse des ventes. »

La hausse des taux d’intérêt, un point noir au tableau

En effet, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, ont eu raison de la profession. Les réservations de logements neufs ont reculé de 25% par rapport à 2021. « Les primo-accédants ont de plus en plus de mal à obtenir leurs prêts. Il faut dire qu'auparavant, les taux pour un crédit immobilier étaient aux alentours de 1, quand aujourd’hui, ils sont passés à 4,5 », affirme le président de la FPI régionale. De ce fait, ce serait près d’un dossier sur trois qui serait annulé pour cause de non-financement.

Mais l’inflation touche aussi directement les promoteurs. «Les taux de nos prêts ont aussi été multipliés par trois et les prix des matériaux ont flambé. De ce fait, les prix de revient de nos projets ont augmenté, affirme Jean-Michel Sède. Il y a tout de même une lueur d’espoir, c’est que l’inflation et les taux ont l’air de se stabiliser. » Toutefois, les chiffres de l’année 2024, pour les promoteurs immobiliers, devraient s’apparenter à ceux de 2023.

Des propositions pour redynamiser le marché

Pour contourner cette « crise du logement neuf », certains se tournent vers la réhabilitation. Un changement de cap, qui n’est pas toujours possible. « Certains bâtiments ne peuvent tout simplement pas être rénovés, car ils sont trop vétustes. Dans ce cas, la meilleure option reste la démolition, puis la reconstruction, témoigne Jean-Michel Sède. Et puis, la construction neuve reste le moyen le plus rapide d’atteindre un haut niveau de performance énergétique. »

Cette situation impacte toute la filière. Si les promoteurs réalisent moins d’opérations, les entreprises du bâtiment sont directement touchées, tout comme les fournisseurs. Alors, pour endiguer ce phénomène, la Fédération régionale des promoteurs immobiliers a décidé d’agir en envoyant des propositions au gouvernement. « Par exemple, nous avons proposé que la durée des emprunts soit allongée. Si les investisseurs payent des mensualités plus faibles, sur un temps plus long, nous sommes persuadés qu’ils réussiront à nouveau à se projeter à long terme », indique Jean-Michel Sède.

La Fédération a aussi proposé que le taux d’endettement soit différent en fonction des revenus des ménages. « L’idée, c’est que quelqu’un qui gagne 5 000 euros par mois, puisse avoir un taux d’endettement plus élevé qu’une personne qui gagne 1 500 euros ». Deux exemples parmi tant d’autres. Désormais, les promoteurs immobiliers sont à l’affût des retours des politiques.