Réinsertion : Hortibat a pris racine à Beauvais

Depuis un an, l’association Hortibat, basée à Beauvois-en-Cambrésis (59), a ouvert un chantier d’insertion maraicher à Beauvais. Une initiative qui fonctionne très bien !

Le chantier d’insertion maraicher est installé sur trois hectares, au 6/8 Avenue du Beauvaisis à Beauvais. (© Hortibat)
Le chantier d’insertion maraicher est installé sur trois hectares, au 6/8 Avenue du Beauvaisis à Beauvais. (© Hortibat)

« Dans le cadre de mes activités professionnelles dans le domaine de la justice et de la prévention de la récidive, dans le département du Nord, j’ai rencontré Hortibat dont le siège est à Beauvois-en-Cambrésis. J’ai trouvé son modèle avant-gardiste », explique Malika Djabari.

Les activités de l’association, créée en 2005, sont organisées en trois pôles : un centre de formation, des chantiers d’insertion, et des animations. Plusieurs antennes font rayonner Hortibat dans l’Aisne, et depuis un an dans l’Oise, grâce Malika Djabari, désormais responsable ACI maraîchage au sein de l’association.

Un titre professionnel

« L’insertion s’appuie sur le fait que les personnes préparent un titre professionnel ouvrier du paysage ou ouvrier de production horticole, souligne Malika Djabari. Et le travail autour du maraîchage et du développement durable correspond à des problématiques très actuelles. Cela m’a donné envie de créer un chantier d’insertion maraicher à Beauvais. »

Le projet séduit les élus locaux. C’est ainsi que l’agglomération du Beauvaisis met à disposition de l’association une parcelle de trois hectares, au cœur du Pôle d’activités économiques du Haut-Villé, entre les immeubles, au 6/8 Avenue du Beauvaisis à Beauvais. La municipalité de Beauvais apporte également son aide, notamment au travers de l’intervention de ses services techniques. L’activité est lancée début 2021, conduite en agriculture raisonnée.

Vingt-sept personnes en réinsertion sont accompagnées. (© Hortibat)

Un an plus tard, le bilan a de quoi donner le sourire à Malika Djabari. Le chantier est habilité pour employer sept personnes en insertion pour l’activité « espaces verts » et voit le nombre de places en maraîchages passer de 16 à 20. « Sept personnes se sont présentées pour passer le titre ouvrier de production horticole. Quatre l’ont obtenu et les trois autres veulent le repasser, se réjouit la responsable. Pour certains, c’est le premier diplôme qu’ils obtiennent. »

Des postes d’aide encadrant sont également un moyen de proposer une montée en compétences. De quoi renouer avec le monde du travail et retrouver confiance en soi. Le fruit du travail des trois encadrants techniques qui apportent quotidiennement, les connaissances théoriques indispensables durant des séances d’une ou deux heures.

Sur tous les fronts

En ce qui concerne la production, plusieurs débouchés ont été mis en place, parmi lesquels, un point de vente sur place et des marchés, (à Hermes, Beauvais.. .). Mais de nombreuses autres initiatives se sont concrétisées. « Nous avons un partenariat avec la Conciergerie Solidaire. Il a pour objectif de vendre nos productions aux agents du Centre Hospitalier de Beauvais chaque semaine », illustre, à titre d’exemple, la responsable. Par ailleurs, les surplus de production sont récupérés chaque semaine par la boutique Solidarité Emmaüs qui les redistribue aux plus démunis.

« Nous collectons également les déchets alimentaires pour les composter », rebondit Malika Djabari. Mais l’antenne beauvaisienne ne s’arrête pas là. Elle participe activement à la vie locale et va à la rencontre des habitants. Mi-avril, elle aménageait ainsi un verger-potager à la Soie Vauban et invitait les jeunes du quartier à venir jardiner. Formation, insertion, solidarité, protection de l’environnement… le chantier d’insertion beauvaisien est sur tous les fronts et a, d’ores et déjà, pris racine profondément sur le territoire.