Rencontre avec les acteurs de l’apprentissage

Sébastien Huyghe observe la réalisation des apprentis en métallerie qui participeront au concours "Métal jeunes 2016".
Sébastien Huyghe observe la réalisation des apprentis en métallerie qui participeront au concours "Métal jeunes 2016".

Sébastien Huyghe observe la réalisation des apprentis en métallerie qui participeront au concours "Métal jeunes 2016".

Durant une semaine, Sébastien Huyghe, vice-président délégué à l’apprentissage, a sillonné la grande région à la rencontre des encadrants et des apprentis du territoire. À Amiens, le BTP CFA a été le premier établissement à accueillir la délégation.

Peu avant le vote du Plan apprentissage porté par Xavier Bertrand, Sébastien Huyghe a souhaité visiter 15 centres d’apprentissage répartis sur le territoire pour « voir la situation sur le terrain ». Si la région des Hauts-de-France accueille aujourd’hui 33 000 apprentis, le vice-président en charge de l’apprentissage n’a pas caché sa volonté de faire évoluer ce chiffre à 50 000, « d’ici la fin de la mandature ». À Amiens, au Centre de formation dans l’apprentissage des métiers du bâtiment et des travaux publics de la Somme, on attendait avec impatience cette rencontre. « Cette visite est l’occasion de faire découvrir les métiers du bâtiment et de montrer comment nous formons les futurs professionnels. Mais nous attendons aussi des réponses à nos questions, par exemple sur l’avenir des DIMA [dispositif d’initiation aux métiers en alternance, ndlr.] ou sur les aides aux employeurs », explique Astrid Balligan, directrice de l’établissement qui compte 620 jeunes répartis dans 11 filières (plomberiechauffage, peinture, métallerie, menuiserie…), allant du CAP au BTS.

Répondre aux attentes La plupart des apprentis apprennent leur futur métier auprès d’artisans. Afin de coller au plus près aux besoins de ces
PME, le CFA a fait le choix d’aller audelà des référentiels obligatoires. « Nous essayons de colorer nos formations pour nous adapter aux évolutions du métier et offrir des compétences supplémentaires aux apprentis », précise Astrid Balligan, qui relève par ailleurs l’inadéquation, parfois, entre le contenu des modules de formation, « qui n’évoluent pas assez vite », et la réalité des techniques sur le terrain. « Il y a effectivement un problème de délais, il faudrait pouvoir être plus réactif », reconnaît de son côté Sébastien Huyghe qui pointe les avancées « innovantes » du secteur du bâtiment. Malgré la crise que connaît actuellement le secteur, le vice-président délégué à l’apprentissage reste persuadé de la nécessité de maintenir, et de faire évoluer, le nombre d’apprentis dans ce domaine. « Il faut absolument continuer à former des jeunes à ces métiers et encourager les entreprises à le faire. Nous avons besoin d’anticiper la reprise d’activité », juge-t-il.

Filière d’excellence « Il y a aujourd’hui encore un vrai problème d’orientation. Il faut inciter les jeunes à se tourner vers les métiers de demain. Je suis persuadé que le secteur du bâtiment représente un gisement d’emplois important et l’apprentissage est une filière d’excellence. Nous devons soutenir et booster ce système. Il faut absolument valoriser ces savoirfaire », s’enthousiasme Sébastien Huyghe. Dans les faits, le CFA BTP d’Amiens voit de plus en plus de ses élèves, rebutés par le système scolaire à leur arrivée, poursuivre au-delà de leur formation initiale et acquérir des compétences supplémentaires, « parce qu’ils se sentent bien », confie Christelle James, assistante de direction, qui explique que l’établissement est particulièrement à l’écoute de ces jeunes. Cette année encore, plusieurs d’entre eux ont participé à la finale nationale des Olympiades des métiers.

D. L.-P.