Production

Ruhm Kodiak, seul producteur de rhums arrangés de l'Oise, attend le déconfinement impatiemment

Baisse de la consommation, annulation des événements commerciaux... Nathalie et Thierry Meusnier, producteurs de rhums arrangés à Saint-Maur, souffrent grandement de la crise sanitaire. Ils attendent avec impatience le déconfinement.

En 2016, Thierry Meusnier lance son entreprise Ruhm Kodiak. (c)Aletheia Press/B. Delabre)
En 2016, Thierry Meusnier lance son entreprise Ruhm Kodiak. (c)Aletheia Press/B. Delabre)

- 50 %. Voilà le résultat d’une année amputée de ses salons, foires et marchés, pour les rhums arrangés Kodiak. Seuls rhums arrangés de l’Oise, ils sont produits à Saint-Maur par Thierry et Nathalie Meusnier, qui attendent avec hâte un retour à la normale. « Nous avions de très bons résultats jusqu’en décembre 2019. Le début 2020 était aussi prometteur... », se souvient Thierry Meusnier. En 2016, cet ancien consultant en informatique lance Ruhm Kodiak. Le nom de l’entreprise joue sur le mot « ruhm » qui veut dire « gloire » en Allemand, associé au kodiak, le plus gros ours brun du monde, surnom de Thierry Meusnier dans le milieu sportif.

Amoureux de cette boisson, qu’il cuisine depuis longtemps, il comprend que leur qualité provient en grande partie des fruits. Plutôt que des fruits exotiques souvent cueillis verts pour supporter le transport, il choisit donc d’arranger ses rhums avec des fruits européens. « On va chercher chez des producteurs exceptionnels des fruits gorgés de soleil et cueillis à maturité, explique, avec passion, Thierry Meusnier. Et on ne rajoute pas de sucre ! »

Rester visible, rester en vie

Il débute avec six saveurs. Poire, carotte, lavande, menthe, sureau, pastèque... Aujourd’hui, il en existe 18, dont certaines ont le don de soulever la curiosité. « En 2020, nous devions arriver au point d’équilibre qui devait nous permettre de vivre tous les deux de cette activité », poursuit le gérant. Et puis patatra. Le covid est venu tout bousculer. « Nous faisions 18 à 20 foires et salons par an, en plus des marchés. En 2020, nous n’en avons fait que trois. » Résultat : la production est drastiquement réduite de 440 à 220 litres par mois.

Le couple fait le choix de rester visible plutôt que de compter sur les aides, afin de conserver leurs clients fidèles. La baisse de chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente flirte chaque mois autour des 50%, sans jamais les dépasser, privant le couple des aides exceptionnelles prévues dans ce cas. « Ce qu’on gagne aujourd’hui, ça nous permet juste de ne pas fermer la boutique », commente Thierry Meusnier, désabusé.

Le retour des apéros

Aujourd’hui, tous deux attendent donc avec impatience que les salons, foires et marchés reprennent. Mais ils savent aussi que la prudence reste de mise. Et qu’il sera nécessaire de redoubler d’efforts pour revenir à un niveau d’activité similaire à 2019. « Il va falloir faire revenir les gens dans les manifestations, résume Thierry. Et il va falloir aussi que les organisateurs soient raisonnables sur les tarifs des emplacements. »

Face à une trésorerie tendue, le couple doit aussi faire des choix difficiles et se priver de manifestations d’envergure, pour limiter les charges. « Nous participons tous les ans aux Terres de Jim [un événement agricole de portée nationale, et accueillant plus de 100 000 visiteurs, ndlr]. Cet événement, ce sont 400 bouteilles vendues. » Mais cette année, le rendez-vous doit avoir lieu dans le Vaucluse. Le coût du déplacement est trop conséquent ; la prise de risque trop grande... Il n’y aura pas non plus de nouvelle saveur cette année.

Heureusement d’autres signes positifs se font jour. Des cavistes envisagent des contrats ainsi que des grandes surfaces... Mais tous attendent un redémarrage de la consommation, le retour des fêtes et apéritifs en famille.