SE60 et Enedis Picardie : la transition énergétique est en marche !

À l'heure de la crise de l'énergie, la transition énergétique est plus que jamais au cœur des débats. Si cette crise coûte, ébranle et inquiète, elle est le signe d'une rupture d'un système en transition... car les défis de la transition énergétique n'ont pas attendu la crise de l'énergie pour émerger. Depuis quelques années, des objectifs sont prioritaires pour Enedis Picardie et le SE60 : développement du réseau électrique pour raccorder plus d’énergies renouvelables mais aussi maîtrise de la consommation... le but, in fine, est d'instaurer une sobriété énergétique mais aussi de faire des économies.

Mais d'autres enjeux nationaux et européens poussent les collectivités à agir, dans un cadre bien défini. Au niveau européen, l’adoption du Paquet « Fit for 55 » et l’alignement sur l’objectif -55% de Gaz à effet de serre à 2030 représente la clé de voûte de cet avenir énergétique. Quant à la Loi de programmation de l’énergie et du Climat (LPEC) - avant le 1er juillet 2023 - devra elle fixer les grands objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Mais aussi, la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) 2024-2033 adoptée par décret devra être compatible avec la loi de programmation quinquennale sur l'énergie et le climat (LPEC) avant le 1er juillet 2024. Enfin, le décret des objectifs régionaux de PPE et mise en conformité des SRADDET – TURPE 7 en 2024... Jusqu'en 2030, les territoires devront s'inscrire dans une démarche de transition énergétique et écologique forte.

Une terre d'ENR

En Picardie, et particulièrement dans l'Oise, ces enjeux sont, depuis quelques années, pris en compte, et même plus : des actions concrètes sont mises en place pour accompagner les communes dans cette transition. Et cela est possible avec le travail local du SE60, très actif depuis sa création en 1995, et la collaboration d'Enedis en Picardie, distributeur de l'électricité des 441 communes du département adhérentes au syndicat, très présent dans les territoires. Ensemble, ils sont déjà précurseurs de nombreux projets en faveur de la transition énergétique. « Nous avons renouvelé notre contrat avec Enedis en 2019, pour 30 ans, note Éric Guérin, président du SE60 depuis 2018 et par ailleurs maire adjoint de Sempigny. Nous avons une vision d'avenir commune et nos actions sont liées à l'évolution naturelle des besoins et des demandes. »

Et depuis quelques années, les énergies renouvelables se développent vite sur le territoire... à l'instar des éoliennes, ancrées aujourd'hui dans les campagnes picardes et isariennes. « C'est une terre d'ENR, la Picardie étant la première région de France dans la production d'ENR, notamment avec l'éolien. 3,4 GWh d’énergie solaire et éolienne sont ainsi raccordés au réseau et depuis dix ans, de très gros investissements ont été faits pour accompagner ce développement, précise Véronique Pauly, directrice régionale d’Enedis en Picardie. Notre objectif est de poursuivre cet effort et de faciliter le développement des nouveaux usages de l’électricité. »

L'éolien en place, depuis 2020 c'est au tour du photovoltaïque de s'installer peu à peu dans la région et le département. « On accompagne les agriculteurs sur ce chemin, précise la directrice. Actuellement, 10% des projets sont concrétisés dans l'Oise. » Et de nombreux projets prennent ce chemin : dans l'Oise, en 2020, Enedis en Picardie enregistre 1 906 sites de production solaire, 38 parcs éoliens, six projets en bioénergies, et cinq en cogénération. En 2021, en Picardie Enedis a raccordé 13 sites de production d’énergies renouvelables.

Un outil qui calcule le soleil de l'Oise

Si l'éolien se développe, le photovoltaïque convainc mais peine à se déployer. Alors, l'innovation a été choisie pour accélérer cette transition. Un nouvel outil a été créé par Enedis en Picardie, en partenariat avec le SE60, lancé fin 2020 dans l'Oise et testé dans plusieurs régions de France dont l’une des premières est la Picardie, plus précisément dans le département de l’Oise, et actif aujourd'hui partout en France. Cette plate-forme numérique permet de cartographier les endroits où le réseau public de distribution d'électricité existant peut accueillir de nouveaux projets photovoltaïques.

Calcul des bâtis où il y a le plus d'ensoleillement, connaissance des raccordements du réseau et à moindre coût... la plate-forme donne un véritable « cadastre solaire » du territoire. « C'est une réussite car il y a un gain de temps, explique Véronique Pauly. L'outil est fait pour déterminer les bâtiments sur lesquels les projets seront les plus efficients sur le plan technico-économique. Quand on a ces informations, on est plus enclin à réaliser les projets. »

Autre outil numérique, Mon Éclairage Public, un service qui bénéficie des fonctions offertes par les compteurs communicants Linky. Car l'avenir énergétique se joue également à travers les utilisations quotidiennes de l'électricité. « Mon Éclairage Public a été lancé pour renforcer les démarches de rénovation des luminaires très énergivores », précise encore Éric Guérin. Ce service alerte sur les anomalies du réseau d'éclairage public, en temps réel, pour une intervention plus rapide. Mais Mon Éclairage Public recense également les données quotidiennes d'utilisation favorisant la maîtrise de la consommation de l'électricité. Un journal de bord précieux pour qui veut économiser. « Cela a permis de prendre conscience que la meilleure énergie est celle que l'on ne consomme pas, précise Éric Guérin. Il faut aussi remplacer les lampes au mercure et sodium par de l'éclairage LED. » Pour Enedis, cet outil fait partie des outils innovants en faveur de la transition écologique. « L'objectif est de mieux comprendre pour in fine faire des économies, éclaire Véronique Pauly. C'est une révolution de la donnée permise par Linky. Nous opérons une transition dans et avec les territoires. »

La mobilité électrique, enjeu de demain

Autre enjeu croisé, celui de la mobilité électrique. Depuis 2017, le SE60 et Enedis en Picardie ont entamé une réflexion sur le développement et l'installation de bornes électriques dans les communes. Le travail a été fructueux car aujourd'hui on compte 700 points de charge dans le département, dont 120 Mouv Oise. « Nous co-construisons un projet à l'échelle du département et c'est la force de ce déploiement », souligne Véronique Pauly. Un déploiement favorisé par l’Avere Picardie, une association créée fin 2021, regroupant de nombreux acteurs du territoire. « L'objectif est de favoriser le développement des mobilités douces en Picardie », souligne encore Véronique Pauly, pour qui le développement de la mobilité électrique constitue un véritable défi collectif et sociétal.

Toutefois, si le défi énergétique à relever demande un effort collectif, Enedis en Picardie promeut « une mobilité douce raisonnée », rappelle la directrice régionale, « pour que l’accès à la mobilité électrique soit possible pour tous les Picards qui le souhaitent, qu’ils habitent en maison ou en logement collectif». En attendant, les deux acteurs œuvrent en faveur de la transition énergétique, car, pour Eric Guérin, « l'inaction coûtera plus cher que l'action. »