Semaine de l'industrie : l'heure est à la découverte

Pendant la visite guidée des équipements d'assainissement et d'eau potable de la communauté de communes du Liancourtois et la Vallée dorée.
Pendant la visite guidée des équipements d'assainissement et d'eau potable de la communauté de communes du Liancourtois et la Vallée dorée.

Des collégiens de Saint-Quentin ont visité l'entreprise du groupe l’Oréal et découvert les métiers du parfum.

La 7e édition de la Semaine de l’industrie s’est déroulée du 20 au 26 mars partout en France. Organisée par l’UIMM Picardie et Proméo, cet événement a permis de mettre en lumière les métiers et les méthodes de fabrication de l’industrie d’aujourd’hui. Pour cela, nombre d’usines ont ouvert leurs portes à des publics différents. Collégiens, lycéens, étudiants, demandeurs d’emploi ou simples curieux ont pu visiter les lieux qui font battre le cœur économique de la région.

Cette manifestation annuelle nationale souhaite changer le regard du public et plus particulièrement celui des jeunes sur le secteur de l’industrie. Actuellement, l’activité industrielle compte 289 000 salariés. La branche métallurgie emploie 126 000 personnes. La filière automobile représente 55 000 emplois (source ARIA). Le domaine du ferroviaire compte 13 000 emplois (source AIF). Quant au secteur de l’aéronautique, il représente 95 000 emplois (source Direccte). Dans le futur, l’activité recrutera de manière importante. Car les départs, selon différents motifs, (retraite, changement de branche), géné- reront des besoins conséquents. Ils sont estimés à 32 900, d’ici 2020, (selon une étude menée par l’Observatoire paritaire, prospectif et analytique de la métallurgie en Hauts-de-France d’octobre 2016). Ce qui représente prés de 5 500 recrutements par an dans la région.

Vers une mutation des métiers

Si toutes les entreprises recrutent des métiers type soudeurs, mécaniciens, techniciens de maintenance, usineurs… La manière d’effectuer le travail ou de le concevoir est en profonde évolution, de par les innovations, et les compétences exigées qui répondent aux avancées technologiques. L’utilisation d’outils numériques et le développement de la robotisation demandent aux travailleurs des connaissances différentes. Les conditions de travail se voient ainsi modifiées. Sans oublier que la globalisation de l’économie nécessite des salariés avec des compétences plus larges, dont celles des langues étrangères, qui deviennent un atout majeur pour les échanges commerciaux internationaux.

Découverte des métiers du parfum

Près de Saint-Quentin, l’entreprise Fapagau (l’Oréal), est implantée depuis 31 ans, et fabrique des parfums. L’usine, qui emploie environs 200 personnes, participe depuis cinq ans à cette Semaine, avec pour objectif faire découvrir son univers. Cette année le groupe a ouvert ses portes à une classe de 3e d’un collège de Saint-Quentin. « Nous sommes extrêmement attachés à la collaboration que nous pouvons avoir avec les institutions locales. Nous sommes une entreprise internationale, ce qui signifie que nous avons beaucoup de contacts avec les groupes de la région parisienne, ou dans le monde. Mais nous nous sommes rendus compte que nous délaissions le bassin local », explique le DRH adjoint de l’usine, Mathias Berliere. Ces visites sont le moyen de développer les contacts et de faire découvrir les évolutions du secteur. « Le nord de la France, qui est un bassin industriel, a connu beaucoup de mutations. Les jeunes générations n’ont pas l’occasion de se rendre compte de ces changements, et de comprendre l’industrie d’aujourd’hui en France. Par ses visites, nous essayons de leur montrer les évolutions et de casser les clichés », affirme le DRH.

Engagements

Pendant la visite guidée des équipements d'assainissement et d'eau potable de la communauté de communes du Liancourtois et la Vallée dorée.

Le groupe cherche à s’impliquer localement en recrutant des apprentis et lycéens des villes voisines. «Actuellement, nous avons trois Bac pro et trois BTS qui viennent de Saint-Quentin. Nous essayons de même d’avoir des étudiants provenant de Lille, de Compiègne, et non pas uniquement d’écoles parisiennes. » Des engagements qui se traduisent dans divers domaines. Dans celui de l’écologie, le groupe applique la norme ISO 50001, qui consiste à mettre en place des actions en vue de protéger l’environnement. « Depuis 2005, nous avons comme objectif de réduire par deux nos déchets et nos émissions de gaz à effet de serre. Nous avons aussi un système de consigne, nous ne jetons plus de caisse en carton ou en plastique, nous effectuons un système de circuit de consigne pour éviter de les jeter et les racheter. » Question actions sociales, le groupe s’investit dans plusieurs domaines. Et notamment dans “Capital Filles”, qui propose des visites d’usines aux sections filles dans le but de leur expliquer que les métiers féminins autour de la mode peuvent aussi déboucher sur des métiers à hautes responsabilités.

L’eau dans tous ses états

À Monchy-Saint-Éloi (Oise) la station d’épuration, qui emploie une vingtaine de techniciens, a également ouvert ses portes. « Nous avons participé à cette Semaine car nous voulons faire connaître nos équipements d’eau potable et d’assainissement, il y a une réelle méconnaissance du public », explique Alexandra Maloigne chargée de communication de la communauté de commune du Liancourtois, de la Vallée dorée. Deux installations étaient à l’honneur : la station d’épuration située à MonchySaint-Éloi, et le château d’eau, station de déferrisation à Labruyère.

« Nous avons eu la chance d’accueillir des publics variés, explique Alexandra Maloigne. Des particuliers curieux de découvrir ce qu’il y a après le robinet, des personnes en recherche d’emploi dont l’objectif était de connaître le métier, et de voir s’il y avait des possibilités pour se former dans ce domaine. Et une association de demandeurs d’asile, majoritairement Afghans, dont le but était de montrer que l’eau est potable et consommable. »