Sophie Encev développe des cosmétiques à base de miel

À Ville - près de Noyon-, Le Jardin de Beyla propose depuis deux ans des cosmétiques 100% naturels fabriqués à partir de miel et de propolis. Le fruit du travail de Sophie Encev, chimiste et apicultrice.

La gamme de cosmétiques 100 % naturels du Jardin de Beyla s'étoffe cette année d'une huile de massage et de masques pour le visage. (© Le Jardin de Beyla)
La gamme de cosmétiques 100 % naturels du Jardin de Beyla s'étoffe cette année d'une huile de massage et de masques pour le visage. (© Le Jardin de Beyla)

« Ce n'est pas parce qu'on est chimiste qu’on doit faire de la chimie lourde... Moi je fais de la chimie verte. » Sophie Encev a changé de vie. Chimiste et microbiologiste, elle a décidé de quitter le monde industriel pour se lancer dans l'artisanat. Depuis deux ans, elle a donc mis de côté les produits de synthèse de la chimie lourde, et déploie sa marque de produits cosmétiques et bien-être 100% naturels : Le Jardin de Beyla. « Pour que les gens n'aient plus à choisir entre la peste et le choléra, commente-t-elle. Avoir un corps sain, c'est aussi éviter les produits chimiques sur la peau. Je sais ce que les produits chimiques font au corps. »

C'est dans ses ruches que la jeune entrepreneuse a trouvé son inspiration. « Je suis apicultrice amatrice, raconte la jeune femme. J'ai commencé avec deux ruches en 2016, pour augmenter la pollinisation dans mon jardin. Et je faisais des cosmétiques à partir du miel pour moi et ma famille. » Encouragée par ses collègues et amies, elle finit donc par créer sa propre marque en 2021.

Des produits de qualité alimentaire

Pendant plus de six mois, elle travaille d'arrache-pied pour trouver des formules stabilisées et commercialisables. En parallèle, elle aménage sa miellerie et un laboratoire pour répondre à toutes les normes. Au total, elle investit 15 000 euros, fait contrôler toutes ses formules par un toxicologue et dépose pour chacune un dossier auprès de l'ANSM, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Une démarche de transparence qui, bien que coûteuse, restait un incontournable, aussi pour des raisons commerciales. « Je travaille uniquement de la matière brute, non transformée et non déshydrogénée, défend Sophie Encev. C'est 100% naturel et de qualité alimentaire. J'ai même des clients qui cuisinent avec mon gommage coco-miel. »

Très vite, les produits Le Jardin de Beyla trouvent leur public. D'abord autour de Noyon, puis sur l'ensemble du territoire picard. « J'ai commencé dans un rayon de 30 km autour de Noyon. La deuxième année, j'ai fait des salons des marchés de producteurs dans toute la Picardie. Et cette année, j'essaie d'être présente dans la région de Lille et sur Paris. » Outre les salons et la vente directe via sa boutique en ligne, Sophie Encev démarche des revendeurs. Des magasins de vrac ou de produits artisanaux, des pharmacies, mais aussi des associations œuvrant autour de l'esprit bien-être. Ainsi, elle touche aussi un marché B to B, avec des masseurs et kinésithérapeutes, intéressés par l'utilisation de ces produits sur leurs patients.

Deux nouveaux produits par an

Face à une vaste tâche, Sophie Encev compte sur quelques stagiaires, deux à cinq par an, qui l'aident dans la partie formulation. Elle espère aussi rapidement intégrer un salarié à plein temps, soit pour la fabrication, soit pour la vente. « Je cherche à recruter, mais après avoir passé plus de 60 entretiens, je n'ai trouvé personne. » 

Parce que le développement des produits s'accroissent. Partie de six cosmétiques en 2021, la marque s'étoffe un peu plus chaque année. « J'ai en stock une soixantaine de formules, souffle Sophie Encev. Mais je ne peux pas les sortir toutes d'un coup, cela coûterait trop cher. J'essaie de sortir deux nouvelles formules par an. » 2023 devrait ainsi voir une huile de massage et des masques pour le visage faire leur apparition. Un nettoyant visage et un dentifrice sont aussi en cours d'élaboration.