Sport et entreprise :même combat

A l’occasion de sa sixième garden-party, le Medef Oise, avec l’UIMM et les Groupements interentreprises, a organisé une conférence-débat pour son événement annuel incontournable, à l’institut LaSalle de Beauvais. Les 300 participants ont pu écouter attentivement Hugues Heinry, directeur général du Sporting Club albigeois (club de rugby qui évolue en Pro D2), qui a présenté les nombreuses ressemblances dans la gestion d’une entreprise et celle d’un club sportif professionnel.

Sport et entreprise :même combat

 

Hugues Heinry retrouve les mêmes façons de travailler dans une équipe de sport professionnel et dans une entreprise.

Hugues Heinry retrouve les mêmes façons de travailler dans une équipe de sport professionnel et dans une entreprise.

Hugues Heinry ne dirige pas une entreprise et pourtant il a su capter un auditoire de dirigeants qui savent pertinemment qu’aucune erreur de gestion ne leur est permise actuellement. Sa conférence, baptisée “On est tous des numéros 9“, a décrit un aspect très concret de la vie en société, celui de la gestion. Son expérience n’est pourtant pas liée directement à celle du monde de l’entrepreneuriat mais son avis, très précis sur l’entreprise, fait réfléchir. Il a débuté sa carrière en tant que joueur de rugby puis comme entraîneur du Stade français pour ensuite être directeur général du Toulouse Football Club. Actuellement directeur général du Sporting Club albigeois, il est certain qu’un club sportif professionnel n’a aucune différence avec une entreprise. « Dans une équipe de rugby il y a environ 50 personnes, en comptant les joueurs, le staff et les managers. Le sport professionnel c’est une PME ! Même si vu de loin on n’y pense pas, mais c’est exactement le même fonctionnement sauf que c’est le secteur d’activité qui change », explique-t-il.

La cohérence
S’il y a bien une notion centrale dans une équipe, c’est la cohérence. Car jouer en équipe requiert une certaine organisation et surtout des postes clés. Au rugby, le numéro 9 (le demi de mêlée) est capital : il a une vision globale du jeu et une position stratégique. C’est donc lui qui oriente le jeu. Pour Hugues Heinry, une entreprise doit impérativement être, elle aussi, composée de gens qui ont des idées et qui s’organisent entre eux. Tout le monde peut imaginer les dégâts, notamment sur les résultats d’une saison ou d’un championnat, que peut causer une équipe sportive mal organisée et des joueurs qui ne s’entendent pas. « Il faut obligatoirement des décideurs dans une équipe, rappelle Hugues Heinry fort de son expérience. En entreprise c’est pareil, il faut des personnes qui prennent à un moment donné les décisions. »

La finalité
Des décisions qui sont souvent importantes, voire cruciales, car il est clair qu’une entreprise, au même titre qu’un club sportif professionnel, a des objectifs à tenir. « Un club sportif a les mêmes métiers qu’une société, comme la finance, le management, le partenariat ou encore la formation mais aussi le même fonctionnement : achat, budget, recrutement. » Pour exemple, ce directeur général a pour mission d’aider son club de rugby et d’essayer de le faire accéder à la division Pro A. Et c’est dans ce cas qu’Hugues Heinry voit le côté entrepreneurial de la situation. Mais une différence est tout de même notable : les finances. Alors qu’une entreprise – par extension le chef d’entreprise – contrôle totalement ses finances, il n’en est pas de même pour un directeur général d’un club où chaque dépense doit être justifiée. « Dans ce monde, c’est zéro risque. » Dans le monde du rugby, par contre, une autre notion est centrale, qui n’existe pas en entreprise : la troisième mi-temps. Les amateurs de ce sport la connaissent bien et Hugues Heinry l’apprécie particulièrement : « Durant cette mi-temps, tout le monde se détend, se réunit et surtout partage les mêmes valeurs. » Une autre façon de travailler ?