Spot My Web : des codeurs qui cassent les codes

L'humain d'abord... Loin des clichés (éculés) sur les codeurs un peu geeks, renfermés sur eux mêmes, Arthur Hyest et Clément Enjolras appliquent à leur toute jeune entreprise, Spot my Web, une philosophie ouverte sur les autres.

Clément Enjolras et Arthur Hyest ont fondé Spot my Web. Ils se sont connus à l'ITII de Beauvais. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Clément Enjolras et Arthur Hyest ont fondé Spot my Web. Ils se sont connus à l'ITII de Beauvais. (© Aletheia Press / B.Delabre)

« Les jeunes entrepreneurs cherchent l'argent rapide et facile »... « Les codeurs sont des geeks renfermés sur eux-mêmes »... Ces deux clichés sont à l'anti-thèse d'Arthur Hyest et Clément Enjolras. Les fondateurs de Spot My Web, qui, en bons millenials, appliquent à leur entreprise de développement « web » leur philosophie de vie : l'humain d'abord. Les deux compères se sont connus sur les bancs de l'Institut des Techniques d'Ingénieur de l'Industrie (ITII) de Picardie. « Nous travaillions souvent ensemble et de manière plutôt efficace », se souvient Arthur Hyest. Et qui plus est, ils se connaissent des compétences complémentaires. Arthur est plutôt généraliste, quand Clément lui dispose d'une maîtrise technique acquise notamment en DUT Réseaux et Télécommunications.

Alors quand, aux hasards de leurs jeunes carrières, ils se retrouvent à Beauvais et sans emploi, ils décident de franchir le pas et de se construire leur propre emploi, sans rêves de grandeur. « Nous avions déjà une idée de projet, poursuit Arthur Hyest. Mais quand nous sommes arrivés à la Chambre de commerce et d'industrie pour remplir le Cerfa, on nous a fait comprendre qu'il nous manquait beaucoup de clés, avant de nous lancer. » Ils suivent alors de concert une formation de trois semaines « Créer, reprendre et gérer une entreprise » à la CCI de l'Oise. Et repensent totalement leur projet. « Cela nous a apporté beaucoup : du cadrage et de la maturité principalement », assure Clément Enjolras. Le passage par les services de la CCI leur a aussi permis de capitaliser, avant même la création, sur les rencontres, pour créer leur réseau. Ils s'adjoignent ainsi les services d'une comptable et rejoignent le BNI et créent leur entreprise en septembre 2022.

Un développement sur-mesure

Mais pour quoi faire, diable ? Après avoir envisagé un accompagnement des entreprises dans leur transition numérique, le duo fini par se recentrer sur ses compétences fondamentales : le développement web. Avec notamment l'envie de produire, pour les entreprises, des outils métiers sur mesure. « On joue sur la tendance du passage du logiciel à l'application, qui simplifie grandement la gestion des outils informatiques dans les entreprises, résume Arthur Hyest. Mais plus simplement, on fait aussi des constructions de sites web, que ce soit des sites vitrine ou de e-commerce. »

Paradoxalement, alors que ce marché est très concurrentiel, c'est sur ce dernier secteur que Spot My Web construit depuis janvier ses fondations. Les deux jeunes entrepreneurs jouent sur leurs forces, en proposant des sites sur mesure plutôt que des assemblages de « templates » (des modules préfabriqués). Disposant de leur propre serveur d'hébergement, ils proposent aussi une offre de suivi et de maintenance au mois. Ils réalisent aussi eux-mêmes les graphismes, tout en convenant que ce n'est pas là leur force principale. « À chacun son métier, insiste Clément Enjolras. Et si nos clients ont des besoins particuliers en matière de design, mais aussi de réseaux sociaux par exemple, nous savons nous entourer de personnes compétentes. »

« L'argent n'est pas une fin en soi »

Côté tarifs, Spot My Web ne cherche pas à assommer ses clients. Lors de leur formation d'ailleurs, ils ont été amenés à les repenser tant ils se positionnaient sur une grille low cost (n'intégrant notamment pas le temps hors production), qui ne leur aurait pas permis de tenir. « Quand on voit les tarifs pratiqués parfois, on fait des bonds », s'étrangle Arthur Hyest. L'argent n'est une fin en soi. » D'ailleurs les bénéfices engrangés ces derniers mois, alimentent uniquement la réserve de trésorerie destinée à conduire de nouveaux projets et à embaucher. Une troisième personne pourrait ainsi prochainement rejoindre l'équipe.