SRCE, quel avenir économique pour les territoires ?

À quelques mois de l’approbation du Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) par l’État et le conseil régional de Picardie, peu de communes sont informées de cette nouvelle loi et de ses conséquences pour l’économie locale. Les chambres consulaires de l’Oise lèvent le voile sur leurs inquiétudes.

Le SRCE suscite des inquiétudes, et pour la CCI de l’Oise, il n’est pas adapté à la Picardie. (Philippe Enjolras, président de la CCIO, avec à g. Patrick Durussel, de la Chambre de métiers et de l'artisanat de Picardie et Bruno Haas, de la chambre d'agriculture de Picardie).
Le SRCE suscite des inquiétudes, et pour la CCI de l’Oise, il n’est pas adapté à la Picardie. (Philippe Enjolras, président de la CCIO, avec à g. Patrick Durussel, de la Chambre de métiers et de l'artisanat de Picardie et Bruno Haas, de la chambre d'agriculture de Picardie).
Le SRCE suscite des inquiétudes, et pour la CCI de l’Oise, il n’est pas adapté à la Picardie. (Philippe Enjolras, président de la CCIO, avec à g. Patrick Durussel, de la Chambre de métiers et de l'artisanat de Picardie et Bruno Haas, de la chambre d'agriculture de Picardie).

Le SRCE suscite des inquiétudes, et pour la CCI de l’Oise, il n’est pas adapté à la Picardie. (Philippe Enjolras, président de la CCIO, avec à g. Patrick Durussel, de la Chambre de métiers et de l'artisanat de Picardie et Bruno Haas, de la chambre d'agriculture de Picardie).

Initié par le Grenelle de l’environnement, le SRCE (lire encadré) sera prochainement applicable en Picardie. L’enjeu est de taille : la région doit rédiger ce schéma en fonction de ses propres territoires et de leurs propres problématiques, qui fera office de “document-cadre” d’aménagement du territoire pour toutes les communes picardes. La seconde phase, celle du plan stratégique, est en pleine rédaction pour une approbation – idéalement – en décembre 2015 en Picardie. Pour expliquer au mieux ce document et ses conséquences, les CCI de l’Oise ont décidé d’organiser des réunions d’informations dédiées aux communes. « Nous trouvons que les maires, les premiers concernés, ne sont pas assez informés, explique Philippe Enjolras, président de la CCI Oise, nous trouvons utiles de leur faire prendre conscience des conséquences et d’engendrer des discussions sur cette question.»

Inquiétudes

Les communes isariennes sont inquiètes : quelles vont être les conséquences sur le développement économique, et quel mot auront-elles à dire ? Car ce schéma engendre indéniablement des conséquences, en déterminant des zones protégées, aucun nouveau bâtiment ou aucune extension n’est possible sur ces dernières. « Les collectivités ont déjà pris en compte, depuis longtemps, la biodiversité dans chacun de leur projet, et heureusement. Mais il ne faut pas déranger les gens avec un schéma pour lequel ils ne participent même pas à la phase d’élaboration car nous avons chacun beaucoup à apporter sur cette question. Il faut travailler ensemble pour éviter que ce schéma ne soit un échec total », a déclaré Arielle François, maire adjointe de la ville de Compiègne, lors de la réunion organisée dans la cité impériale. Les chambres consulaires, elles aussi, notent certaines incohérences : l’incompatibilité avec certaines filières, un manque de prise en compte des activités socioéconomiques existantes, une rédaction du SRCE non adaptée à la Picardie, un envoi incomplet des données aux partenaires. Les maires sont d’autant plus inquiets qu’ils ne sont pas informés : « Nous ne prenons pas en compte notre avis et ce schéma va encore nous être imposé. Sans vie économique et sans développement économique, les communes ne pourront pas survire et nous ne pouvons pas uniquement vivre de tourisme ! », s’est exclamé Serge Czerniejewicz, maire de Béthisy-Saint- Pierre et vice-président de la Communauté de communes de la basse automne (CCBA).

Le SRCE est un schéma d’aménagement du territoire initié par la loi portant un engagement national pour l’environnement (dite Grenelle II) de juillet 2010 en son article 121 (codifié dans les articles L.371-1 et suivants du code de l’environnement).
L’objectif principal est de protéger les réservoirs de biodiversité et les corridors écologiques, au milieu des divers aménagements. Ce schéma établit un nouvel outil : la trame verte et bleue, délimitant les zones forestières et les zones humides à protéger. Ces trames devront être en cohérence avec les Plans locaux d’urbanisme (PLU) et les Schémas de cohérence territoriale (SCOT) de chaque territoire. Ce nouvel outil doit, à terme, permettre la reconstitution d’un réseau de biodiversité sur le territoire national pour que les espèces animales et végétales puissent vivre tout en s’adaptant au changement climatique.