Télétravail, une nouvelle organisation

Le CESTP-Aract Picardie, en partenariat avec l’Agefos PME Nord Picardie, a réuni début octobre son club entreprise dédié ce mois-ci au télétravail. Experts et entreprises sont venus témoigner de leurs expériences.

Christophe Thuillier et Grégory Gaudard, directeur et manager technique d’Agesys, société de solutions informatiques basée à Noyon dans l’Oise.
Christophe Thuillier et Grégory Gaudard, directeur et manager technique d’Agesys, société de solutions informatiques basée à Noyon dans l’Oise.
Christophe Thuillier et Grégory Gaudard, directeur et manager technique d’Agesys, société de solutions informatiques basée à Noyon dans l’Oise.

Christophe Thuillier et Grégory Gaudard, directeur et manager technique d’Agesys, société de solutions informatiques basée à Noyon dans l’Oise.

Le club qualité de vie au travail du CESTP-Aract Picardie traitait de la question du télétravail. Quels en sont les enjeux de performance et de qualité de vie au travail ? Pourquoi depuis trente ans le télétravail se développe moins rapidement que les autres organisations du travail ? Yves Lasfargue, chercheur et directeur de l’Obergo (Observatoire du télétravail et de l’ERGOstressie) a apporté de nombreux éléments de réponses : « Le télétravail est une révolution, ce n’est pas du tout un manque de modernité sociale. Il passe par une capacité d’organisation, de l’autonomie, un contrat de confiance et toujours ce lien de subordination avec sa hiérarchie. À ce jour, seulement une centaine d’accords a été signée dans toute la France, car cela repose sur la confiance et ce n’est pas notre culture profonde ». 80% des patrons se disent prêts pour le télétravail. Mais penser que télétravail est égal à rentabilité économique serait faire erreur. On ne fait pas de télétravail pour faire baisser les dépenses. « En revanche, tout le monde s’accorde à dire que c’est un facteur d’amélioration des conditions de vie et de travail des salariés, même s’il suscite la jalousie chez les collègues qui n’y ont pas accès. Tout les salariés ne sont pas fait pour le télétravail », poursuit Yves Lasfargue, avant d’affirmer qu’en fait le télétravail ne crée par d’emplois mais déplace le travail. Selon lui le travail de demain ne sera pas le télétravail, il représentera au plus 20% de l’activité.

Une organisation parmi d’autres

Le docteur Agnès Chatelain, médecin coordinateur à l’Asmis, a présenté les effets du télétravail sur la santé. « Le stress diminue et la satisfaction augmente. Moins de douleurs, un meilleur sommeil, moins de prises de médicaments et de TMS et un meilleur équilibre avec la vie personnelle sont les avantages observés du télétravail ». À ses côtés, Hélène Vandendriessche, chargée de projet télétravail au conseil général de la Somme, dévoilait son expérimentation sur une trentaine d’agents entre septembre 2013 et juillet 2014 : « Nous sommes partis d’un objectif de développement durable et finalement ce qui ressort de l’expérience, sur base de volontariat, c’est l’amélioration de la qualité de vie au tra- vail et l’organisation du temps de travail. Vu le succès de l’opération, nous pensons étendre le télétravail à l’ensemble des agents qui le souhaiteront, sachant que nous sommes 2 500 agents et que 1 000 postes ne peuvent pas s’adapter au télétravail ». De son côté, Mustapha Seksaoui, responsable de l’innovation, de l’emploi, de la pépinière Créatis au sein de l’agence de développement du Saint- Quentinois, a dévoilé ce que sera Le Buro, centre de télétravail et de partenariats avec des leaders tels que Google et Salesforce. Un centre dédié aux secteurs du numérique et de la robotique qui ouvrira dans quelques semaines. De quoi séduire Christophe Thuillier, directeur d’Agesys, société de solutions informatiques, motivé à aller vers plus de télétravail : « C’est notre vision du futur qui a déjà comme vertu d’attirer chez nous de nouveaux talents. »