Transports scolaires en Hauts-de-France : le manque de conducteurs inquiète pour cette rentrée

Le secteur des transports scolaires et interurbains peine à recruter : dans la région, il manque environ 400 conducteurs et 20 mécaniciens. Pour anticiper cette pénurie, la Région Hauts-de-France se mobilise et a listé plusieurs actions à mettre en place pour que les plus de 210 000 élèves utilisant chaque jour les transports scolaires et interurbains puissent débuter leur année scolaire sereinement…

Quatre cents conducteurs de cars manquent à l'appel pour assurer un service optimal en septembre. (c)AdobeStock
Quatre cents conducteurs de cars manquent à l'appel pour assurer un service optimal en septembre. (c)AdobeStock

Le vice-président de la Région en charge des Mobilités, Franck Dhersin, ne s’en est pas caché : « Nous sommes réellement inquiets pour cette prochaine rentrée scolaire, nous savons que la situation sera de toute façon problématique. » Une inquiétude qui vaut pour l’ensemble des régions de France : 8 000 conducteurs manqueraient à l’appel dans tout le pays. « Il s’agit vraiment d’un enjeu national », assure l’élu.

Ces tensions de recrutements sont notamment à imputer à la crise sanitaire et à une attractivité de plus en plus faible de ces métiers. « Le montant des rémunérations est également à prendre en compte, le rythme de travail est calqué sur les horaires des cours, ce sont donc en général des contrats inférieurs à 35 heures pas semaine », observe Franck Dhersin, qui a tenu à rappeler les grosses difficultés auxquelles se sont heurtés les professionnels du secteur, mis à l’arrêt plusieurs mois au premier confinement.

« L’ensemble de leurs revenus a été gelé, et la Région a décidé à ce moment de continuer à les payer, à hauteur de près de 70 millions d’euros. Sans cette aide, beaucoup d’entreprises auraient déposé le bilan, les seules aides étatiques n’auraient pas suffi », assure-t-il.

Des solutions pour inverser la tendance

Pour inverser cette tendance, la Région a mis sur pied fin 2021 un groupe de travail, en lien avec les transporteurs régionaux, les Départements et Pôle emploi. L’objectif étant de trouver des solutions rapides et efficaces, via notamment une offre de formation dans les territoires ruraux et les zones blanches des Hauts-de-France, et la réduction des délais d’obtention des permis de conduire, pour les faire passer à quatre semaines (contre huit aujourd’hui). La Région travaille également en lien avec les rectorats, pour optimiser et concentrer le nombre de circuits des cars.

Le groupe de travail a demandé aux transporteurs de fournir, à compter de la mi-août, un suivi hebdomadaire des effectifs de conduite et maintenance manquants : « Ce qui permettra de disposer d’un état détaillé de l’offre ligne par ligne, et ce dès septembre, afin de prévenir en amont les voyageurs – et les parents des élèves – pour qu’ils puissent s’organiser en cas de problème », explique Franck Dhersin.

En Hauts-de-France, 212 000 enfants sont transportés quotidiennement. (c)AdobeStock

Une campagne de promotion et de valorisation du métier de conducteur de cars a en parallèle été lancée, pour le faire mieux connaître auprès des demandeurs d’emploi, des salariés en reconversion professionnelle, des jeunes... La Région investit massivement dans le financement de la formation : le budget alloué en 2021 s’élevait à 3,240 millions d’euros, il est augmenté cette année, à 3,500 millions d’euros.

Il existe en Hauts-de-France deux parcours de formation financés, par l’obtention du permis D ou d’un titre professionnel de conducteur de transport en commun sur route. En 2021, 499 personnes sont entrées en formation, et 238 pour le moment en 2022, « mais toutes ne vont pas jusqu’au bout », nuance Franck Dhersin.

D’autres actions de valorisation du secteur seront menées à partir de la rentrée, en particulier dans le cadre de la Semaine de la mobilité qui se déroule du 16 au 22 septembre.