UN AMIÉNOIS FORME LES COMMUNAUTÉS ROUMAINES

Jean Rivera (en teeshirt au premier plan) entouré de son équipe du GIL d’Ocolna.
Jean Rivera (en teeshirt au premier plan) entouré de son équipe du GIL d’Ocolna.

En participant au programme Erasmus pour jeunes entrepreneurs, Jean Rivera a concrétisé son souhait de venir en aide à un pays dont il est « tombé amoureux », la Roumanie.

Picardie la Gazette évoquait déjà dans une précédente édition le programme Erasmus pour jeunes entrepreneurs. Alors qu’il approche la soixantaine, le Picard Jean Rivera s’amuse de participer à l’aventure : « Je suis bien moins jeune que les autres candidats, mais mon entreprise, elle, est bien nouvelle. » L’Amiénois a pris part au programme d’échange de compétences en postulant pour la Roumanie. « Je suis tombé amoureux du pays après deux voyages là-bas, en 2012 et 2013. J’étais alors secrétaire de l’association Mocapi [ndlr, une association de coopération avec la Moldavie et la Roumanie]. » Plus que les paysages, c’est la population qui le touche, « chaleureuse et simple », mais subissant une situation économique et politique difficile. Depuis ses premières visites Jean Rivera a renouvelé ses voyages chaque année, pour une dizaine de jours seulement. En échangeant avec l’association Lien de Coopération, il prend connaissance du programme Erasmus pour jeunes entrepreneurs, organisé par l’Adice. Avec l’aide de Vincent Cruder, coordinateur du pôle mobilité, il fait les démarches pour allonger ses séjours dans l’Est et se rendre utile : il crée Synergie France en 2017. « Je savais déjà avec qui je voulais travailler là-bas. J’ai demandé à la fondation Pact de créer un dossier pour m’accueillir dans le cadre du programme. » Le rôle de la Pact est de développer des Groupements d’initiatives locales (GIL) dans le sud de la Roumanie. Avec Gabriela Stanciu, directrice de l’action, le Français établit une convention sur les tâches qu’il aura à accomplir pendant son stage.

UN ÉPILOGUE EN COURS

Une première période d’immersion en avril 2018 dans le GIL d’Ocolna – une communauté de 400 Roms – a permis d’identifier les besoins de la population, notamment des écoliers. À son retour en France, Jean Rivera a lancé une campagne de crowdfunding pour fournir du matériel scolaire, faire intervenir des spécialistes en classe et organiser des excursions. Depuis, 415 euros ont été récoltés. Lors d’un second stage de juin à juillet, dans un autre GIL, à Corbeni, le formateur de profession s’est consacré à la transmission d’un savoir-faire managérial. « Mes auditeurs étaient bénévoles, je les conseillais surtout sur la gestion d’une vie associative. » Aujourd’hui et à la fin de son programme Erasmus, Jean Rivera continue de vouloir s’engager en Roumanie et projette d’y retourner pour continuer de former la population. En attendant, il travaille à redistribuer l’argent récolté sur sa page de crowdfunding.