Artisanat

Un sellier harnacheur-maroquinier à Pont-Sainte-Maxence

Noémie Fernandez, sellier harnacheur-maroquinier, a ouvert, le 1er février, son atelier CuirNandeZ, à Pont-Sainte-Maxence. Un projet que la jeune femme, originaire de l’Aveyron, porte depuis longtemps.

Noémie Fernandez dans son atelier de Pont-Sainte-Maxence. (c)Région Hauts-de-France)
Noémie Fernandez dans son atelier de Pont-Sainte-Maxence. (c)Région Hauts-de-France)

« Depuis l’âge de 3 ans, je baigne dans le monde du cheval, mon envie de travailler dans ce milieu s’est renforcée en même temps que je grandissais », explique Noémie Fernandez. La jeune femme de 22 ans a ouvert son atelier de sellier harnacheur-maroquinier, CuirNandeZ, en février à Pont-Sainte-Maxence. Mais pour y parvenir, l’artisane a dû faire preuve d’une bonne dose de persévérance au cours des quatre dernières années.

Un titre professionnel en décembre 2020

Cette originaire de l’Aveyron s’oriente vers un bac professionnel agricole, elle envisage, à l’époque, de diriger un élevage de chevaux. « Mais pendant mes stages, je me suis rendu compte qu’il était très compliqué de partir de zéro », se souvient Noémie Fernandez. Qu’à cela ne tienne, elle décide de se réorienter, mais toujours avec la volonté de garder un lien avec le monde équestre. Grâce à Pôle emploi, quelques jours en immersion lui font découvrir le métier de sellier harnacheur. « Je suis presque tombée amoureuse du cuir », se souvient la jeune femme qui veut se lancer dans ce métier.

Une formation de huit mois suit. « Mais je ne suis pas sortie diplômée, cela m’a arrêtée dans mon élan ». Pourtant, Noémie Fernandez continue à travailler dans ce secteur, notamment dans une maroquinerie. Trois mois de stage chez un maître artisan dans le Lot, lui permettent d’obtenir le titre professionnel de sellier harnacheur en décembre 2020.

Noémie Fernandez, qui a déménagé dans l’Oise, se rapproche rapidement de la mission locale. Quelques semaines plus tard, elle ouvre son atelier, épaulée par la région Hauts-de-France qui lui accorde la bourse Clap, graine de créateur de 1 300 euros. Une première pour un projet isarien.

Entre réparations et créations

« J’ai utilisé cette aide pour m’acheter du matériel », explique-t-elle. Dans son atelier, trône une machine à coudre, mais aussi de nombreux outils indispensables : des alênes pour coudre, des griffes à frapper pour marquer le cuir, des couteaux demi-lune… Pour la matière première, le fournisseur est une tannerie dans le sud de la France.

« Dans la sellerie, on fait beaucoup de réparations », explique Noémie Fernandez qui confectionne également des selles de randonnée, type McClellan. « Chaque selle a ses spécificités en fonction de l’activité, note-t-elle. Je réalise aussi des harnais d’attelage, ce qui est très particulier ». Avec la crise sanitaire, la Pontoise a dû se contenter de faire le tour des centres équestres par téléphone, elle en a profité pour développer sa présence sur le Net.

« Avec la maroquinerie, j’élargis ma clientèle », souligne l’artisane qui réalise de nombreux objets, y compris à la demande : portefeuille, étui de lunettes, bourses... « J’ai récemment fait, sur-mesure, un sac à dos pour transporter un ordinateur. » L’objectif est de répartir l’activité équitablement entre la maroquinerie et la sellerie. Avec des activités équestres bien développées dans la région et peu d’artisans spécialisés dans l’Oise, l’atelier CuirNandez devrait se faire rapidement un nom.