Aménagement

6 000 emplois espérés pour le Canal Seine-Nord Europe

Les travaux d'aménagement du colossal chantier de 107 km débutent. La Démarche Grand Chantier doit les accompagner pour favoriser les retombées locales en identifiant les besoins en main d'œuvre et en services.

Vue de la future écluse de Montmacq. (c) Team O+
Vue de la future écluse de Montmacq. (c) Team O+

Le printemps 2021 a vu le lancement très officiel des premiers travaux du Canal Seine-Nord Europe. Et l'Oise est en première ligne. En effet, l’arrêté d’autorisation environnementale du Canal Seine-Nord Europe pour le secteur 1, allant de Compiègne à Passel, a été signé et publié, ouvrant ainsi la réalisation des 18,6 premiers kilomètres du canal. 

Si ces premiers travaux marquent le vrai lancement d'un chantier colossal, ils offrent aussi une importante opportunité aux entreprises picardes et nordistes et devraient booster considérablement l'emploi. En effet, le Canal Seine-Nord Europe bénéficie d’un dispositif exceptionnel, réservé aux grands projets d’aménagement du territoire.

La Démarche Grand Chantier

Appelé Démarche Grand Chantier, ce dispositif « permet d’anticiper et d’accompagner la réalisation du futur Canal pour en optimiser les retombées économiques et sociales, assure-t-on à la Société du Canal Seine-Nord Europe (SCSNE). Il mobilise le tissu économique et les compétences des territoires, pour que l’ensemble des habitants en bénéficient pendant et après sa réalisation, grâce à la création d’emplois pérennes. »

Couvrant toutes les phases du projet, la Démarche Grand Chantier consiste à identifier et à anticiper les besoins en main d’œuvre et en services liés à la réalisation du canal. Elle mobilise ensuite le tissu économique local et les compétences du territoire. Elle propose également des offres de formation répondant aux profils recherchés pour le chantier, tout en mettant l’accent sur l’insertion professionnelle. 

Elle facilite enfin la vie des salariés dans le périmètre du chantier, en organisant et en valorisant les services du quotidien. La Démarche Grand Chantier est copilotée par l’État et la région Hauts-de-France et associe tous les partenaires locaux de l’emploi, de la formation, de l’insertion et du développement économique, à travers trois comités territoriaux : Artois - Cambrésis, Santerre - Haute-Somme et Compiégnois – Noyonnais...

Mécaniciens, grutiers, monteurs...

La SCSNE insiste : « aménager un canal de 107 kilomètres est un défi colossal qui va mobiliser pendant huit ans jusqu’à 6 000 personnes directement [au plus fort du chantier, dont 3 000 seraient recrutées spécialement pour le canal, ndlr] et des milliers d’autres pour faciliter l’approvisionnement et l’accueil du chantier. » Pour creuser le canal, environ 1 000 conducteurs de poids lourds, d’engins et des ouvriers seront recrutés. Pour construire les ponts et les écluses, environ 500 coffreurs, et ferrailleurs en génie civil, ainsi que des soudeurs seront embauchés.

Pour rétablir les routes, environ 300 ouvriers spécialisés en voirie et réseaux divers, et constructeurs de routes seront notamment recrutés. Des mécaniciens, grutiers, avitailleurs, monteurs, topographes, ouvriers spécialisés en espaces verts ou encore écologues, seront également embauchés pour la construction du chantier. Le tout supervisé par environ 300 personnels d’encadrement. De vraies opportunités donc, pour les demandeurs d’emploi, jeunes et adultes en insertion, ou actifs en reconversion.

(c) Société du Canal Seine-Nord Europe)


L'Oise en première ligne

Les premiers travaux conduits dans le département consistent en l’aménagement de l’Oise puis d’un nouveau canal entre Compiègne et Ribécourt-Dreslincourt et ensuite en l’élargissement du canal actuel jusque Passel. Côté ouvrages d’art, le secteur 1 prévoit la construction d’une écluse de près de 200 mètres de long à Montmacq, de 3 quais de transbordement à Thourotte, Ribécourt-Dreslincourt et Pimprez et de 7 franchissements routiers. Cela représente également l’aménagement de 11,5 kilomètres de berges lagunées et 391 hectares de plantations et d’aménagements environnementaux (roselières, mares, prairies humides).