L'UMIH Hauts-de-France à l'aube de nouveaux défis

Le 16 janvier dernier, l'UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) tenait son assemblée générale avec comme invité de marque, le chef étoilé Thierry Marx, président de l'Union nationale.

Thierry Marx, président national de l'UMIH et Pierre Nouchi, président de l'UMIH Hauts-de-France. Le chef étoilé a commencé sa tournée française par Arras, en janvier. (c)DR
Thierry Marx, président national de l'UMIH et Pierre Nouchi, président de l'UMIH Hauts-de-France. Le chef étoilé a commencé sa tournée française par Arras, en janvier. (c)DR

Il est président de l'UMIH Hauts-de-France depuis un an seulement mais Pierre Nouchi cumule une solide expérience dans l'hôtellerie et la restauration : anciennement à la tête d'un restaurant gastronomique à Calais, de deux hôtels, d'une brasserie ou encore d'un traiteur – gérant ainsi une soixantaine de salariés – il est plus qu'attentif au contexte difficile dans lequel évoluent ses confrères : « Aujourd'hui notre défi, c'est de faire face à tous les problèmes : le Covid, l'inflation, la crise énergétique, le recrutement... Quand on se lève le matin, on s'inquiète de savoir si nos collaborateurs seront là. Malgré tout, nous sommes tous animés par la passion. »

Un constant partagé à l'heure où les Hauts-de-France sont labellisés région européenne de la gastronomie pour 2023, première collectivité en France à recevoir ce précieux sésame après Minorque dans les Baléares, Trondheim en Norvège ou encore la Lombardie en Italie. Rien qu'en région, les métiers de l'industrie hôtelière représentent 70% de l'activité touristique régionale. À elle seule, l'UMIH regroupe 5 000 établissements adhérents (cafés, hôtels, restaurants, bar ambiance, complexes de loisirs, bowlings, établissements de nuit...) pour un total de 80 000 salariés, dont 65 000 rien que dans l'hôtellerie-restauration.

L'énergie, un sujet d'urgence

Thierry Marx l'a annoncé immédiatement : « la crise énergétique a été un couperet d'une violence absolue. Certains confrères ont vu leur facture multipliée par 10 ou par 20. Il faut trouver des solutions. » Un travail de fond que le nouveau président de l'UMIH - élu en octobre 2022 - compte bien mener, tout en jouant un rôle de lobbying auprès des pouvoir publics.

Ce fervent défenseur de l'insertion sociale veut aller encore plus loin : « La formation doit s'adresser aux bonnes personnes. Certes, les salaires ont évolué de 16% et de 5% pour les plus modestes mais ça ne suffira pas. Il faut trouver des réponses en termes de mobilités car les saisonniers n'ont plus de quoi se loger. La crise Covid a accentué nos problématiques de gestion. Ce que nous avions prévu sur 10 ans s'est réduit en deux ans. » Tout en suscitant des vocations dans un secteur qui peine à recruter : à l'échelle nationale, 250 000 postes ne trouvent pas preneurs.

Vers une task force régionale ?

Après avoir écouté les présidents départementaux, Thierry Marx a évoqué l'idée de créer un task force départementale ou régionale, pour mieux faire remonter les informations au niveau national : à ce titre, l'UMIH travaille sur un outil de communication pour synthétiser les actions mises en place sur les territoires. Mais aussi sur une bourse pour chaque nouvel adhérent à l'UMIH qui permettrait un accès à une formation d'une semaine sur le management, le business plan... De quoi permettre d'insuffler l'entrepreneuriat dans ces métiers dictés par la passion du service.