Les français ont moins consommé en 2018

Les français ont moins consommé en 2018

En 2018, l’Insee observe, dans son récent bilan, un ralentissement plus important de la consommation des ménages (+0,9%) que leur revenu disponible en termes réels (+1,2%). En conséquence, le taux d’épargne augmente de 0,3 point pour atteindre 14,2% du revenu disponible brut. Décryptage des dépenses des ménages.

En 2018, « la consommation des ménages a ralenti plus fortement que le pouvoir d’achat » vient d’annoncer l’Insee. Après trois années de croissance, les dépenses de consommation des Français en volume n’ont, en effet, progressé que de 0,9%l’an passé, contre +1,4% en 2017 et +1,8% en 2016. Cette évolution est très inférieure au rythme moyen d’avant-crise (+2,4% en moyenne par an, entre 2000 et 2007), mais reste au niveau d’aprèscrise (+0,9 % par an sur dix ans, de 2008 à 2018), précise l’Institut de statistique. Ainsi, les achats de biens durables poursuivent leur ralentissement, tout en restant plus dynamiques que l’ensemble de la consommation. Ces derniers qui représentent 8,4% de la consommation des ménages, progressent de 1,6% en volume, après +3,1% en 2017 et +5,9% en 2016, soutenus, notamment, par la hausse des ventes de télévis eurs pour cause de Mondial de football (+10,1%). En parallèle, le Revenu disponible brut (RDB) en valeur des ménages suit une tendance haussière (+2,7%, après +2,2% en 2017). Toutefois, l’inflation augmentant en parallèle (+1,5%, après +0,8%), le RDB en termes réels s’accélère plus modérément qu’en 2017 (+1,2%, après +1,4%). De facto, la dépense de consommation des ménages en valeur augmente moins vite que leur revenu disponible brut (+2,4% contre +2,7%). Par conséquent, le taux d’épargne augmente de 0,3 point, après une stabilité en 2017. Désormais, il s’établit à 14,2% du revenu, soit au même niveau qu’avant la crise. En 2018, les principaux moteurs de la croissance de la consommation sont les dépenses en hôtels-cafés-restaurants, en transports et en logement. A contrario, les boissons alcoolisées et le tabac, ainsi que l’alimentation et l’habillement reculent très nettement.

Des secteurs porteurs

Dans le détail, la dépense en hôtels-cafés-restaurants reste
assez dynamique (+4,3%, en volume, après +5,3% en 2017 et +2,0% en 2016), malgré
des prix en hausse (+2,3%, après +1,6% en 2017), tirée principalement par la
restauration mobile (restaurants et services). Ce secteur a aussi bénéficié
d’un effet coupe du monde de foot, au détriment de la restauration classique
(+9,1% pour les débits de boissons). Quant à la dépense en transports, celle-ci
reste plutôt dynamique, mais en recul, affichant +1,6%, après +3,6% en 2017.
Cette tendance s’explique essentiellement par la nette hausse de la dépense des
ménages en équipement automobile (+4,7%) et par les achats de véhicules en
leasing, même si ceux-ralentissement tendanciellement à +8,7% en volume. On
notera aussi la hausse de 26% pour les dépenses de transports en autocars, en
lien probable avec l’essor des bus Macron. Du côté des dépenses contraintes qui
représentent 29% du revenu disponible des ménages, et concernent le logement,
eau, gaz, électricité et autres combustibles, on observe une hausse de 1,4% en
volume, contre +0,7% en 2017, dans un contexte d’accélération continue des
prix. Cette croissance est notamment portée par celle des loyers (+2,1% en
volume). Par ailleurs, la dépense des ménages en loyers réels accélère (+4,6 %
en volume, après +1,5%), en raison de la baisse des Aides personnalisées au
logement (APL).

Des dépenses en net recul …

En revanche, les consommations de tabac, d’alimentation et
de boissons alcoolisées sont en très net recul. Les hausses des prix décidées
par le gouvernement (+14,2% en 2018) se répercutent sur la dépense des ménages
en tabac : celle-ci accuse un fort repli en volume (-7,6%). Dans leur panier
alimentaire plus allégé, les Français mettent moins de viande, soit une baisse
de 2,4% en volume, après -1,5% en 2017, et de fruits et légumes (-2,5%, contre
-0,3% en 2017). Quant à la dépense en vins d’Appellation d’origine contrôlée et
de qualité supérieure, celle-ci s’affiche en net repli, à -9,5% en volume. Les
jeunes préférant davantage la bière, explique l’Insee. Enfin, les Français
rognent sur leur budget vêtement : soit -2,6%, après +1,4% en 2017. Dans le détail,
les dépenses en habillement et en chaussures reculent, respectivement, de 2,7%
et 2,4%.