Plastic Omnium lance le chantier de son usine française de réservoirs

Alors que la Première ministre avait annoncé la mise en place d'un plan de financement de 74 millions d'euros pour l'entreprise compiégnoise Plastic Omnium en septembre 2022, le groupe lance, un an après, la construction de sa plus grande usine à date de réservoirs d'hydrogène.

Laurent Favre, le Directeur général de Plastic Omnium, a annoncé la pose de la première pierre de la future usine de réservoirs d'hydrogène. (c)Plastic Omnium.
Laurent Favre, le Directeur général de Plastic Omnium, a annoncé la pose de la première pierre de la future usine de réservoirs d'hydrogène. (c)Plastic Omnium.

C'est un projet de grande envergure qui dessine l'avenir énergétique de la France. L'équipementier automobile français Plastic Omnium a lancé, lundi, le chantier de sa plus grande usine à date de réservoirs d'hydrogène, destinés notamment aux bus et poids lourds, alors que le secteur des transports se détourne doucement des carburants fossiles.

Une construction qui est importante car l'objectif de la France est d'être le leader mondial de l'hydrogène. « Ce sera la plus grande usine de réservoirs à hydrogène en Europe », a lancé le Directeur général du groupe, Laurent Favre, avant de poser la première pierre des travaux, sur un vaste terrain de la commune de Lachelle, près de Compiègne. Plastic Omnium proposera notamment aux employés d'une usine voisine de réservoirs de carburants, « qui évidemment fermera un jour », de venir y travailler, a assuré Laurent Favre.

Un grand pas vers l'avenir pour Plastic Omnium, leader mondial de la mobilité durable et connectée, qui a misé sur l'hydrogène dès 2015, en investissant plus de 300 millions d’euros pour accroître son expertise et son empreinte industrielle sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène.

80 000 réservoirs d'hydrogène

D'ici fin 2024, cette nouvelle usine sera opérationnelle et produira à terme 80 000 réservoirs d'hydrogène et fournira notamment Stellantis et une filiale de Renault. Avec 150 à 200 emplois à la clé, elle représente un investissement de près de 150 millions d'euros, dont une subvention de 74 millions d'euros de l’État. Celui-ci s'ajoute aux près de 400 millions d'euros déjà investis par Plastic Omnium dans l'hydrogène, technologie alternative aux batteries électriques pour décarboner les transports - et surtout les utilitaires et poids lourds, plus difficiles à convertir à l'électrique.

Laurent Favre et Philippe Marine, maire de Compiègne, devant une techologie d'avenir. (c)Plastic Omnium

Une usine qui mise sur les besoins de demain : en septembre 2022, Plastic Omnium avait déjà remporté un contrat auprès de Safra, premier constructeur de bus à hydrogène en France, pour fournir des réservoirs à hydrogène ainsi que des piles à combustible pour le retrofit d’autocars diesel en autocars hydrogène.

Un avenir prometteur

Si l'hydrogène est au début de son développement, l'avenir de cette énergie tend vers la croissance. « On prépare des relais de croissance et l'hydrogène en est un », a soutenu Laurent Favre, qui y voit aussi une « opportunité pour le groupe de ne pas rester que dans le véhicule particulier » et de « s'ouvrir à d'autres types de mobilité » comme les poids lourds, ou même les trains.

Avec cette nouvelle usine, Plastic Omnium agrandira également son offre car il s'agira de la seconde usine de type, la première étant basée en Belgique avec la production de 20 000 réservoirs hydrogène pour notamment les bus Safra. Le site français est par ailleurs l'une des trois nouvelles usines de réservoirs d'hydrogène annoncés dans le monde par Plastic Omnium avec des dates d'ouverture en 2026 : une dans le Michigan aux États-Unis, pour un investissement de 170 millions de dollars, et une à Shanghai en Chine.

D'ici fin 2024, cette nouvelle produira à terme 80 000 réservoirs d'hydrogène. (c)Plastic Omnium

De belles perspectives pour le groupe, qui affiche une très forte croissance. Le groupe familial avait annoncé, en juillet 2023, un chiffre de 5,8 milliards d'euros consolidé par la production industrielle et la bonne dynamique de prises de commandes ces dernières années, le groupe ayant dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaires mensuel, et ce à trois reprises. Une dynamique qui se confirme : près de 60% de ces commandes sont liées à des véhicules électriques, incluant les véhicules à hydrogène. Au total, l'hydrogène représente déjà quelque quatre milliards d'euros de commandes, a détaillé le directeur général.